Jhinaoui le révèle : avec la Syrie, Marzouki a fait une déclaration qui n’a pas été rendue effective
Le ministre des affaires étrangères Khemaies Jhinaoui l’a révélé enfin. La Tunisie n’a jamais effectivement rompu ses relations diplomatiques avec la Syrie. « Il y a eu une déclaration qui a été faite par l’ancien président Marzouki, mais cette déclaration n’a pas été rendue effective, car il y a une procédure internationale, conformément à la Convention de Vienne, pour rompre les relations diplomatiques. Il fallait informer l’ONU : nous ne l’avons pas fait. Donc nous avons toujours des relations diplomatiques. Nous n’avons pas de relations au niveau d’ambassadeur, » a-t-il dit dans une interview au quotidien La Presse parue dans son édition du dimanche.
Sans le dire franchement, cela n’est-il pas de l’amateurisme en matière de politique internationale surtout que ce sont nos compatriotes installés en Syrie qui ont le plus souffert de cette situation kafkaïenne du fait de la fermeture intempestive de la représentation tunisienne à Damas.
Il a précisé que « nous avons des contacts avec le gouvernement syrien et nous souhaitons que toutes les composantes de la société syrienne s’orientent vers un compromis… Parce que la Syrie est une pièce maîtresse de la nation arabe. Et, évidemment, sa stabilité est très importante pour la stabilité du monde arabe et pour celle même du reste du monde ».
La Tunisie suit « de près ce qui se passe en Syrie ». Néanmoins, Jhinaoui ne trouve pas qu’il y aujourd’hui une urgence à élever le niveau de notre représentation diplomatique, car il n’y a pas de développement sur le terrain. « Pourquoi changer aujourd’hui de statut alors que nous disposons d’un statut qui est accepté par les autorités syriennes ? Ces dernières, d’ailleurs, n’ont jamais fait de démarches demandant de nommer un ambassadeur en Tunisie. Pourquoi voulez-vous que nous allions, nous Tunisiens, chez les Syriens, pour leur faire cette demande ?, a-t-il dit.
Est-ce un appel du pied aux autorités de Damas, il ne le dit pas se contentant de répéter que « le problème pour lui n’est pas du niveau de la représentation, puisque nous sommes représentés par un consulat, nous avons des diplomates, nous avons une mission qui travaille à Damas, qui s’occupe de nos concitoyens établis en Syrie et qui constitue une structure de liaison avec les autorités syriennes ».
S’agissant de la Libye, le ministre ne voit pas de concurrence entre l’initiative tunisienne et les démarches entreprises par différentes parties dont la France qui a réuni dernièrement le président du gouvernement d’entente nationale Fayez Sarraj et le chef de l’armée libyenne Khalifa Haftar. Pour lui toutes ces rencontres sont conformes aux paramètres définis par l’initiative du président Béji Caïd Essebsi. « Nous ne sommes pas en compétition… La Tunisie a d’excellents rapports avec les différents protagonistes libyens. Il y a un respect spécial pour la Tunisie, pour le président Caïd Essebsi qu’ils connaissent très bien et qui les a tous reçus. Nous observons donc ce qui se passe et nous pensons que toutes ces rencontres ne font que mûrir la marche vers une solution pacifique. »
Cependant il estime que le délai fixé pour l’organisation d’élections en Libye est un délai assez proche. Logiquement, si on prend l’exemple de l’expérience tunisienne, nous avons eu besoin de beaucoup plus de temps pour nous préparer à l’organisation d’élections. Mais si les Libyens sont capables d’organiser tout cela avant mars prochain, ce serait une bonne chose. La Tunisie a un intérêt vital à ce que la Libye soit sécurisée et stabilisée », a-t-il encore dit.
Lire l’interview : http://lapresse.tn/index.php?option=com_nationals&task=article&id=134234
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