Journée internationale de commémoration des victimes de génocide

(Crédit photo: ONU)
Célébrée chaque 9 décembre, la Journée internationale des victimes du crime de génocide (est un crime qui consiste en l'élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique ou religieux) et de la prévention de ce crime est à la fois un hommage aux victimes et une expression de résolution avec un message puissant: “Souvenez-vous des victimes, empêchez le génocide", a déclaré le Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng.
"Le crime de génocide n’a pas commencé avec la Convention sur le génocide et, malheureusement, il ne s’est pas non plus terminé",a affirmé le Conseiller, soulignant que nous sommes aujourd’hui confrontés à des situations qui, devant un tribunal, pourraient être qualifiées de génocide, telles la situation des Rohingyas qui fuient le Myanmar ou celle qu'ont subi les Yézidis en Iraq sous Daesch.
"Mais le génocide ne devrait pas faire partie de notre présent ou de notre avenir. Le génocide n’est ni un accident, ni inévitable", a expliqué Adams Dieng, ajoutant "c’est notre inaction, ou notre inefficacité face aux signes avant-coureurs, qui lui permet de devenir une réalité".
Cette réalité, selon le Conseiller, est une réalité où les gens sont déshumanisés et persécutés pour ce qu’ils sont, ou qui ils représentent. "Une réalité de grande souffrance, de cruauté et d’actes inhumains qui ont pour base des motivations inacceptables – la soif de pouvoir ou de ressources, des vues déformées de la suprématie identitaire, des idéologies extrémistes, des intérêts égoïstes".
Aussi le juriste sénégalais a précisé que l'échec collectif à empêcher les crises qui ont créé le contexte des crime de génocide a des conséquences humaines et économiques désastreuses, y compris des pertes de vies énormes, des déplacements massifs de personnes, des traumatismes collectifs qui durent pendant des générations, des économies dévastées, un développement retardé de plusieurs décennies, et pouvait même constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales.
Adama Dieng a lancé un appel à la ratification de la Convention contre le génocide, afin qu'elle puisse être universellement ratifiée d'ici son 70ème anniversaire en décembre 2018.
Adoptée au lendemain de la de la Seconde Guerre mondiale, le 9 décembre 1948, par l’Assemblée générale des Nations Unies, c'était le premier traité sur les droits de l'homme, adopté un jour avant l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, a-t-il rappelé.
À ce jour, 149 États ont ratifié la Convention sur le génocide ou y ont adhéré, dont le dernier est le Bénin. Cependant, 45 États Membres des Nations Unies doivent encore adhérer à la Convention, dont 20 viennent du continent africain, 18 d’Asie et les sept autres des Amériques.
Pour le Conseiller spécial le manque d’engagement d’un si grand nombre d’États est "déroutant" et la ratification de la Convention "une obligation morale envers l'humanité" et "une reconnaissance de la responsabilité des États vis-à-vis de leurs populations et montre du respect pour ceux qui ont péri à la suite de ce crime".
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