Journée mondiale de soutien aux victimes de la torture : démarrage des activités de l’instance nationale

Journée mondiale de soutien aux victimes de la torture : démarrage des activités de l’instance nationale

Ce dimanche 26 juin, on célèbre la journée mondiale de soutien aux victimes de la torture. C’est le jour que choisit l'instance nationale pour la prévention de la torture pour lancer ses activités. Elle le fait dans un lieu symbolique, l’emplacement de l’ancienne prison civile du boulevard 9 avril 1938 où un lâcher de pigeons est effectué.
Pour la présidente de l’Instance Hamida Dridi, il s’agit d’"une action symbolique visant à préserver la mémoire nationale et à commémorer la morose histoire d’un lieu qui était par le passé le théâtre de plusieurs scènes de torture systématique et d’exécution".

"C'est aussi une réaffirmation solennelle de notre implication dans l'action sur terrain afin d'améliorer la situation des prisons de manière à ce qu'elles soient adaptées aux standards internationaux en matière de traitement des détenus.", a-telle ajouté, précisant que "le lâcher des pigeons en signe de paix vise à adresser un message en vue d'ouvrir les lieux de détention au contrôle pénitentiaire".
Revenant sur la vocation de l'instance, Hamida Dridi a souligné que l'instance est « indépendante et que son rôle essentiel consiste à prévenir et à lutter contre la torture à travers l'organisation de visites inopinées". "Il s’agit également de détecter, d'enquêter et de poursuivre en justice les pratiques de torture et de traitement dégradant", a-t-elle révélé, déplorant à ce titre "le retard dans la mobilisation des fonds nécessaires pour la réalisation de ses activités."

De son côté, le président du réseau tunisien de la justice transitionnelle, Mohamed Kamel Gharbi a souligné que « la torture existe encore en Tunisie post-2011, faisant état de "230 cas de torture recensés en 2015". "Un chiffre qui dénote d'un laxisme gouvernemental à contrer vigoureusement ce phénomène", a-t-il dénoncé, se déclarant en contrepartie optimiste de voir "la création de l'instance nationale de prévention de la torture contribuer à la mise en place de mécanismes de contrôle, de lutte et de prévention de la torture".
Il a rappelé les incessants appels de la société civile à transformer l'espace de l'ancienne prison 9 avril en un musée dédié à la mémoire nationale, plaidant en faveur de la création de centres de réhabilitation des victimes de torture dans trois pôles à Tunis, Sfax et Sousse afin de remédier aux séquelles psychologiques et sur la santé des victimes de torture.

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