Kamel Jendoubi espionné à l’aide du puissant logiciel Pegasus
Le journal le Monde révèle dans édition du mardi 21 Décembre 2021, que le groupe des enquêteurs des Nations Unies présidée par l’ancien ministre Kamel Jendoubi « chargé d’enquêter sur les violations des droits humains au Yémen » a été espionné « à l’aide du puissant logiciel espion Pegasus, commercialisé par la société israélienne NSO »
Le quotidien du soir écrit « qu’au cours de ses quatre années d’existence, le groupe « aura subi des pressions de toutes sortes : financières, politiques, diplomatiques. Une enquête du « Projet Pegasus», qui regroupe Le Monde et seize autres rédactions coordonnées par l’organisation Forbidden Stories, établit aujourd’hui que cet instrument d’enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) a également été la victime d’un espionnage étatique numérique. Seul mécanisme international mandaté pour enquêter sur les violations des droits humains commises par toutes les parties au conflit, qui ravage le Yémen depuis 2014, le groupe d’experts a vu son mandat être interrompu en octobre après une intense campagne de lobbying menée par l’Arabie saoudite…
Or, il apparaît que ce même protagoniste a tenté, au moins en août 2019, d’infecter le téléphone du défenseur des droits humains et ancien ministre tunisien, Kamel Jendoubi, à l’aide du puissant logiciel espion Pegasus, commercialisé par la société israélienne NSO. C’est la première fois que des faits visant une entité de l’ONU par ce logiciel sont établis. Désigné à la tête du groupe d’experts en décembre 2017 par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Kamel Jendoubi et son équipe s’apprêtaient alors à publier leur deuxième rapport détaillant les crimes de guerre qui ont été commis pendant le conflit. Un bon nombre des violations « peut entraîner la condamnation de personnes pour crimes de guerre si un tribunal indépendant et compétent en est saisi », avaient conclu les enquêteurs, qui appelaient également la communauté internationale à s’abstenir de vendre des armes aux belligérants. « C’est le comportement d’un Etat voyou. Il n’y a pas d’autres mots, déclare Kamel Jendoubi, joint au téléphone par Le Monde. En tant qu’enquêteurs internationaux, nous sommes censés être au minimum protégés. Mais je ne suis pas du tout surpris. J’appréhendais cette situation depuis 2019. Nous savions que nous serions potentiellement ciblés depuis la publication de notre rapport de 2018. Ce rapport avait créé un choc en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis [également membre de la coalition arabe]….
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