Khôl el Arbi : Un trésor de beauté traditionnelle en lice pour l’UNESCO

Le célèbre khôl arabe, ou *Khôl el Arbi*, pourrait bientôt entrer dans le cercle très fermé du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Lors de sa 20ᵉ session ordinaire, qui se tiendra du 8 au 13 décembre 2025 à New Delhi, le Comité intergouvernemental examinera 68 candidatures présentées par 78 pays pour inscription sur les listes de sauvegarde de la Convention de 2003.
Parmi ces dossiers figure la candidature conjointe de neuf pays arabes, à savoir : Tunisie, Syrie, Irak, Jordanie, Libye, Oman, Palestine, Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis. La Tunisie, à travers la fiche nationale déposée par le Centre des Arts, de la Culture et des Lettres (CACL), met en avant l’histoire, les usages et les techniques traditionnelles de fabrication du khôl, ainsi que sa transmission aux nouvelles générations en tant que savoir-faire artisanal.
Le khôl est largement utilisé à travers le pays, tant dans la vie quotidienne que lors de cérémonies traditionnelles, bien que sa fabrication artisanale tende à se raréfier, confinée à quelques artisanes rurales et urbaines. Dans le sud tunisien, la pratique demeure particulièrement vivante et étroitement liée à des rituels masculins uniques.
Ce cosmétique, utilisé depuis l’Antiquité, illustre la quête universelle de beauté et de soins oculaires. Fabriqué à partir de pierres d’antimoine et de noyaux de dattes soigneusement préparés, le khôl subit plusieurs étapes de purification, de broyage et de mélange avant d’être appliqué avec un bâtonnet appelé *mirwed*.
Au-delà de son rôle esthétique, le khôl possède des vertus thérapeutiques reconnues : il purifie et protège les yeux, améliore la vue, favorise la pousse des cils et des cheveux, et protège contre les maladies oculaires et les tempêtes de sable dans le sud du pays. Il accompagne également les traditions sociales : le marié le porte lors de son mariage, les garçons lors de la circoncision, les nouveau-nés reçoivent un léger trait sur le front, et les femmes l’appliquent le mercredi soir pour se protéger des influences néfastes.
Ainsi, le khôl n’est pas seulement un cosmétique, mais un véritable patrimoine vivant, ancré dans l’histoire et la culture de multiples sociétés arabes, et dont l’inscription à l’UNESCO pourrait préserver et valoriser ce savoir-faire millénaire.
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