La Banque mondiale revoit à la baisse la croissance de la Tunisie en 2023
La Banque mondiale (BM) a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour la Tunisie à 1,2% en 2023, contre 2,3%, au mois de juin 2023 évoquant des perspectives « très incertaines ».
Dans son rapport intitulé «Trouver le juste équilibre : Emplois et salaires en temps de crise dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord », la BM a indiqué que l’économie tunisienne semble ralentir « de manière significative» par rapport à la tendance de 2021 et 2022 » .
Selon l’institution financière internationale, cela reflète « les conditions difficiles liées à la sécheresse particulièrement pour le secteur agricole, aux incertitudes entourant le financement de la dette et la faible dynamique des réformes structurelles ». En l’absence d’un accord de financement avec le Fonds Monétaire International (FMI) et de financements extérieurs, conjuguée à une conjoncture mondiale incertaine, les finances publiques et le compte extérieur de la Tunisie resteront « précaires ».
Cependant, le déficit budgétaire devrait, selon la BM, diminuer à 5,6% du PIB en 2023 contre 6,6 % du PIB en 2022. Cela s’explique principalement par la baisse des subventions énergétiques, une masse salariale inférieure en termes réels et une augmentation des recettes fiscales. Les besoins bruts de financement devraient aussi augmenter à 16% du PIB en 2023 contre 12,6% en 2022, en raison d’un amortissement important de la dette extérieure. Le déficit du compte courant devrait baisser à 4% du PIB en 2023 contre 8,6% en 2022, grâce au tourisme et aux termes de l’échange.
Dans le même rapport, la BM estimé que si la Tunisie parvient à surmonter la sécheresse et les difficultés relatives aux financements extérieurs, elle devrait enregistrer une croissance de 3% en 2024 et 2025. Toutefois, la BM prévient que les prévisions de croissance pour 2023-2024 restent soumises à d’importants risques de détérioration. De ce fait, ces projections de croissance seraient encore « plus basses » si la Tunisie ne mettait pas en œuvre des mesures budgétaires et fiscales « décisives ».
Ces réformes concernent principalement la réduction des subventions en les maintenant pour les catégories vulnérables, l’équité fiscale et la restructuration des entreprises publiques. A défaut de réformes, il serait « difficile » de mobiliser des financements en devises étrangères, ce qui pourrait impacter l’économie tunisienne et l’emploi, selon la même source.
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