La CAF ou l’incompétence avérée
Après une heure et demie d'interruption du match retour de la finale de la ligue des champions entre l'Espérance de Tunis et la WAC marocaine, la fin du match avait finalement été sifflée sans que le jeu n'ait repris et l'ES Tunis avait reçu le trophée du vainqueur avec la présence du premier ministre tunisien et Ahmad Ahmad le président de la Confédération africaine de football (CAF).
Quatre jours après le sacre de l'Espérance Tunis, nouveau coup de tonnerre sur le football africain ! La finale retour de la Ligue des champions de la CAF disputée va être rejouée, sur terrain neutre, après la Coupe d’Afrique des Nations, qui aura lieu en Egypte du 21 juin au 19 juillet.
Ainsi en a décidé l'exécutif de la CAF réuni à Paris agréant un manque de sécurité imaginaire vu que le public tunisien était sportif au bon sens du terme ainsi que les joueurs de l'Espérance de Tunis et ses dirigeants. Aucun incident n’a été signalé vu le dispositif de sécurité exceptionnel mis en œuvre.
« Les conditions de jeu et de sécurité n’étaient pas réunies lors du match retour de la finale de la Ligue de champions de la CAF, empêchant le match d’arriver à son terme. En conséquence, le match retour devra être rejoué sur un terrain en dehors du territoire tunisien. Le match se jouera après la CAN à une date qui sera programmée. Il faut que la direction des compétitions prenne la mesure de ce qui vient d’être décidé ».
Une déclaration pareille et mensongère ne peut que nuire à l’image de la Tunisie et à son activité touristique. La CAF s’emmêle les pinceaux faute d’arguments sportifs et atterrit sur la scène politique.
Cette décision de rejouer le match retour, qui plus est sur terrain neutre, a donc été perçue comme une sanction par la grande majorité des tunisiens. Certains, qui s'étaient réunis à Paris devant le lieu où se tenait le comité exécutif de la CAF, ont manifesté leur colère.
Une décision qui fait fi des règlements de la CAF
La décision est inédite et contestée et va même contre les règlements de la CAF.
Les principes de l’International Football Association Board (IFAB), l’instance garante des règles du jeu dans le foot, stipulent qu’un match ne peut pas être invalidé par une défaillance de la VAR. Le propre règlement de la compétition écrit par la CAF prévoit également que si une équipe se retire du second match de la finale, en dépit des circonstances, l’autre est sacrée. Il assure aussi que tous les matches de la Ligue des champions africaine doivent « se jouer avant le mois de juillet de l’année suivant le début de la compétition », alors que finale de la CAN est prévue le 19 juillet au Caire.
Aussi, avec quel effectif joueront les deux équipes, qui enregistreront du mouvement lors du mercato d’été ? Et dans quel pays ?
Une décision contestable, qui crée un précédent dangereux, récompense un comportement antisportif et accrédite l'idée déjà répandue d'une présidence sous influence et corrompue.
Un match de foot ne peut pas se transformer en une affaire d’état
Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a réagi à travers un teweet, à la décision de la CAF de faire rejouer le match de la finale de la ligue des champions.
Il a prévenu que « Celui qui met en doute les capacités et les aptitudes de nos forces de l’ordre, qu’il a tenu à l’occasion à saluer, doit assumer ses responsabilités, ajoutant que la compétence de nos forces de l’ordre constitue un exemple dans le monde entier. »
Il a tenu, par la même occasion à saluer le public espérantiste pour son self-control et sa discipline, démentant ainsi tous les arguments avancés concernant des risques sécuritaires. Il a promis que « l’Etat ne baissera les bras devant les droits de l’EST ni d’aucune autre équipe tunisienne. » Concluant son post par la phrase « Tous les tunisiens main dans la main ». C’est la lutte finale !
Le gouvernement tunisien est vivement critiqué pour son absence dans les couloirs et pour son inertie diplomatique qui ont abouti à ce que la Tunisie soit discréditée et humiliée par tous. Une Tunisie dont la voix est off sur la scène internationale selon les publications des réseaux sociaux et des vidéos postées. Des commentaires acides qui font porter le chapeau et le fiasco diplomatique de la Tunisie au gouvernement tunisien et en premier lieu son chef Youssef Chahed. On lit par exemple «Les responsables n’ont pas agi pour défendre l’image ni le prestige de la Tunisie qui a été écorné à travers cette décision alors que du côté Maroc, les contacts n’ont pas cessé avec les dirigeants sportifs du continent pour faire valoir leur cause ».
Ne perdons pas notre sang froid et essayons d’être sportifs au bon sens du terme. Cette crise ne peut pas se transformer en crise politique ni avec le Maroc voisin et ni avec le continent africain notre partenaire par excellence dans plusieurs domaines.
La CAF seule responsable de cette mascarade
Par cette décision, les masques sont tombés et on a pu voir le vrai visage de la CAF, une instance porte drapeau de la corruption en Afrique.
Un événement sportif aussi ridicule et tragique démontre l'état pitoyable du continent africain. La misère et l'ignorance sont exploitées immoralement par des opportunistes sans foi ni loi. Le foot est devenu l'opium des peuples et l'assurance vie des cyniques opportunistes dirigeants sportif de la CAF et des fédérations nationales. Le sport est un aspect important de la manipulation des masses si on ne fait pas attention.
Suivons les conseils de Pierre De Coubertin : « Un seul sport n'a connu ni arrêts ni reculs : le football. A quoi cela peut-il tenir sinon à la valeur intrinsèque du jeu lui-même, aux émotions qu'il procure, à l'intérêt qu'il présente ? ». Vive le sport et ses valeurs universelles.
A.Klai
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