La célérité du limogeage de Maher Jedidi : Bouakser récompensé pour son zèle ?

La célérité du limogeage de Maher Jedidi : Bouakser récompensé pour son zèle ?

La célérité avec laquelle l’ex-vice-président et membre du conseil de l’Instance supérieure indépendante des élections Maher Jedidi a été démis de ses fonctions en vertu d’un décret signé par le président de la République Kaïs Saïed ne laisse pas de surprendre.

En effet, le conseil de l’ISIE réuni le 4 juillet après avoir constaté la veille l’absence de quorum a décidé de proposer la révocation de Maher Jedidi. Deux jours plus tard, le décret est signé en date du 6 juillet et paru au JORT du 7 du même mois. D’ailleurs le procès-verbal de la réunion du conseil de l’ISIE proposant la révocation a été publié dans ce même numéro du journal officiel.

La présidence de la République n’a pas pris la peine de convoquer l’intéressé pour l’entendre et pris pour de l’argent comptant les remontrances de Farouk Bouasker envers Maher Jedidi pour avoir divulgué le secret des délibérations du conseil de l’ISIE, alors que la position de ce dernier et ses critiques envers la délimitation des circonscriptions électorales locales sont publiées noir sur blanc dans le procès-verbal du conseil de l’Instance tenu le 20 juin, lequel PV et paru au même numéro du JORT dans lequel le décret portant révocation de Maher Jedidi a été publié, alors qu’il aurait dû être rendu public plus tôt.

Sans nul doute, la révocation de ce dernier renforce la position du président de l’ISIE, Farouk Bouasker au regard des autorités publiques. La célérité de l’acte de révocation serait une récompense envers le président de l’instance pour son zèle puisqu’outrepassant les prérogatives de l’instance dont il a la charge, il s’est attribué le droit de délimiter les circonscriptions électorales locales, alors que cette responsabilité revient à l’administration. Juge administratif, Maher Jedidi a considéré que ce travail pourrait faire l’objet de recours auprès du Tribunal administratif.

En s’inscrivant d’emblée dans le projet politique de Kaïs Saïed « de la construction par la base », le président de l’ISIE ne ferait-il pas acte d’adhésion à ce projet et d’allégeance à son promoteur. Parler encore d’indépendance de l’ISIE ne serait alors qu’une figure de style.

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