La crise des économies Européennes pourrait faire mal à la Tunisie
Bien que les liens étroits qui unissent la Tunisie et l'UE aient été bénéfiques pour notre pays– surtout suite a l'entrée
de l’accord d’association, qui a permis aux deux signataires de lever les obstacles au commerce pour les biens industriels– le FMI a précisé dans un rapport publié récemment que cette grande ouverture rendait la Tunisie vulnérable aux fluctuations de la croissance européenne, notamment à la récession sans précédent qui touche actuellement les économies de l'Union.
Etant donné que nombreux des partenaires commerciaux européens principaux de la Tunisie, tels que l’Espagne, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont de nouveau au bord de la récession ou s’engagent à renflouer les caisses des membres fortement endettés de l’Union, il est possible que cet enchaînement d’événements ralentisse le taux d’exportation tunisien.
Avant même que le signal d’alarme au sujet de l’endettement massif de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne soit tiré, le Fonds monétaire international (FMI) a publié un rapport dans lequel il mettait en garde la Tunisie contre la grande dépendance de son économie à l’égard des pays de l’Union européenne (UE). Selon ce rapport publié à la mi-mai, jusqu’à 90% des recettes découlant des exportations, du tourisme, des envois de fonds de l’étranger et de l’investissement étranger direct du pays proviennent de pays membres de l’UE.
L’étude du FMI parvenait entre autres à la conclusion que la Tunisie pourrait devenir plus résistante à son environnement extérieur incertain en consolidant ses liens régionaux au niveau du Maghreb.
Selon le Fonds, cette intégration régionale pourrait être un élément clé qui permettrait à la Tunisie de surmonter la crise économique mondiale.
« Globalement, la Tunisie a prospéré grâce à une intégration commerciale croissante, qui continue de lui être bénéfique. Cette intégration devrait également permettre à son économie de profiter plus pleinement de la reprise d’activités prévue pour ses pays partenaires à moyen terme », souligne-t-on dans l’étude.
Malgré les efforts du gouvernement visant à réduire les obstacles auxquels doivent faire face les entrepreneurs, à faciliter les procédures bureaucratiques et à réduire les droits de douane, les échanges commerciaux entre les pays de la région maghrébine restent très limités.
En effet, le volume des échanges entre les pays du Maghreb ne dépasse pas 3% du volume de leurs échanges internationaux, un chiffre négligeable si on le compare à la part de l’UE qui s’élève à 70% et aux 21% des pays de l’Asie de l’Est.
Bien que la Tunisie souhaite lever les obstacles au commerce avec les pays maghrébins, cet enthousiasme n’a connu qu’un succès partiel et lorsqu’il a eu lieu, il s’est limité à l’échelle bilatérale et ne s’est pas étendu à toute l’UMA.
Pour la Tunisie, la valeur des échanges bilatéraux avec les membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) s’éleve à peine à 1.7 milliard d’euros. Très loin des 16.6 milliards d’euros d’échanges bilatéraux effectués avec l’UE l’année dernière !
source: rapport du FMI et synthèse OBG