La délégation du Parlement européen préconise un "véritable dialogue inclusif"
Un "véritable dialogue inclusif" pour résoudre la crise politique et économique de la Tunisie a été préconisé par les membres de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, en visite de travail à Tunis.
Au terme de leur séjour les eurodéputés ont lancé un appel à toutes les composantes de la scène politique tunisienne à s'engager, de toute urgence, dans ce dialogue
Lors d'une conférence de presse tenue mercredi, au siège de la délégation de l'Union européenne à Tunis, les eurodéputés ont souligné le besoin d'un processus politique global et structuré entre les représentants de autorités en place, les partis politiques et les composantes de la société civile en vue de surmonter, parallèlement, les difficultés politiques et économiques qui ont mis le pays et les Tunisiens à rude épreuve.
Michael Gahler, président de la délégation et rapporteur permanent pour la Tunisie au sein de la commission des affaires étrangères, a recommandé, dans ce contexte, que le processus de réformes politiques, qui a commencé par la Consultation électronique, soit accompagné par un processus de relance économique.
L'Union européenne observe avec inquiétude la détérioration "brutale" de la situation économique et sociale en Tunisie, qui a été aggravée par les répercussions de la pandémie et la guerre de la Russie et l'Ukraine, a-t-il dit.
"Nous sommes toujours prêts à apporter l'assistance technique et financière pour aider la Tunisie à réussir ces deux processus, a-t-il soutenu, assurant que l'UE continuera à suivre de près l'évolution du processus politique et la mise en œuvre des étapes de la feuille de route annoncée par le président Kaïs Saïed.
Pour les réformes politiques, l'eurodéputé a fait part de la disposition du Parlement européen à participer à l'évaluation des options de la réforme électorale.
Il a, également, invité les autorités tunisiennes à s'inspirer des expertises de la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) en matière de réformes et acquis démocratiques.
Le 1er avril, le Président de la République, Kaïs Saïed avait reçu, au Palais de Carthage, la présidente (Commission de Venise) du Conseil de l'Europe, Claire Bazy Malaurie, rappelle-t-on.
L'entretien avait porté sur les perspectives de coopération entre la Tunisie et la Commission européenne pour la démocratie par le droit.
S'agissant de l'appui financier de l'institution parlementaire européenne, Javier Nart membre de la délégation a fait noter que "la conclusion d'accords d'appui budgétaire entre la Tunisie et l'UE exige la réalisation de véritables acquis démocratiques".
Pour sa part, Andrea Cozzolino autre membre de la délégation a exhorté les Tunisiens à soutenir le processus politique de réforme et pousser vers la mise en œuvre de toutes les étapes de la feuille de route en vue.
"Nous œuvrerons, dès notre retour à Bruxelles, à convaincre nos collègues parlementaires de continuer de soutenir la Tunisie dans cette phase critique et de pousser dans la meilleure direction les négociations entre le Fonds monétaire international et les autorités tunisiennes", a-t-il promis.
Au cours de leur visite en Tunisie, les membres de la délégation parlementaire européenne ont rencontré le président de la République, la cheffe du gouvernement, des représentants de partis politiques et d'organisations nationales, dont notamment l'Union générale tunisienne du travail.
La délégation du Parlement européen qui effectue une visite en Tunisie du 11 au 13 avril comprend Michael Gahler (Parti Populaire Européen/Allemagne), chef de la délégation et rapporteur permanent pour la Tunisie au sein de la commission des affaires étrangères, Javier Nart (Renew Europe, Espagne), Jakop Dalunde (Verts/ALE, Suède) et Andrea Cozzolino (Alliance progressiste des socialistes et démocrates, Italie), président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb.
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