La guerre contre Hamas à Gaza : Lettre ouverte aux médias français
Mesdames, Messieurs des médias de France et de Navarre ….
Maintenant que la guerre, reprend de plus belle entre le Hamas et Israël et que celui-ci subit de sévères revers alors que son aviation continue ses bombardements, causant un véritable génocide contre la population civile de Gaza avec des centaines de morts par jour dont les trois quarts sont des bébés, des enfants et des femmes, il m’est loisible de m’adresser à vous car j’en ai vraiment gros sur le cœur.
Du reste depuis quelques jours, cette guerre aux portes de l’Europe ne semble vous intéresser puisque désormais les nouvelles la concernant, quand il y en a selon vos critères, sont dégradées à la énième place.
D’ailleurs le veto américain contre une récente résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu n’a pas suscité votre attention. Que de centaines de Gazouis meurent chaque jour sous les bombes ne semble pas vous émouvoir outre mesure.
A vous lire, à vous regarder et à vous écouter disserter avant que l’intérêt ne retombe, à propos que vous appelez « la guerre d’Israël contre Hamas » dans la bande de Gaza, on est abasourdi, sidéré, ébahi, stupéfié. Choqué, devrais-je dire par votre parti-pris, votre alignement inconditionnel en faveur d’une partie et au dépens de l’autre.
Les concepts d’objectivité, de neutralité, d’impartialité, de vérification des faits, de recoupement des données qui sont l’essence même de votre métier, et du nôtre, et que l’on a appris sur les bancs de vos universités, vous les avez jetés par-dessus bord.
Vous semblez, du reste vous en délecter tant on sent que vous êtes dans votre élément et que votre nature a pris le dessus, laissant apparaître votre vrai visage d’où les nuances, les légitimes interrogations, le doute, la recherche de la vérité ont disparu, laissant la place à une seule et unique évidence : Israël a le droit et le devoir de se défendre par tous les moyens.
Cette évidence découle d’une autre qui est pour vous indiscutable, le Hamas, qui est selon vous une organisation terroriste a lancé une attaque terroriste (une répétition de rigueur pour davantage légitimer ce qui suivra) le 7 octobre sur le territoire israélien, pour laquelle il doit être châtié quitte à tuer sous les bombes d’une aviation, parmi les plus puissantes du monde, la population civile et forcément innocente dans un territoire exigu où la concentration humaine est la plus élevée du monde. Personne n’a relevé que Gaza avec ses 360 kilomètres carrés ne fait que 4% de la superficie de la Corse avec une population de 2,3 millions d’habitants c’est-à-dire sept fois celle habitant l’ile française de la Méditerranée.
Mouvement de résistance
Le Hamas, acronyme de l’abréviation de son nom en arabe « Mouvement de la Résistance islamique » est un mouvement nationaliste et un parti politique palestinien ayant gagné les élections dans la bande de Gaza qu'il administre depuis 2007. Le réduire à une organisation que vous qualifiez de « terroriste » est à la fois faux, aberrant et incongru. Il n’a rien à voir ni avec Al Qaïda, ni avec Daech, que vous avez cherché un moment accolé sans succès.
Vous êtes-vous posé la question déterminante en la matière : Avez-vous jamais eu connaissance d’une action entreprise par Hamas en dehors du territoire palestinien. Vous n’en trouverez aucune. C’est donc un mouvement de résistance auquel vous accolez le qualificatif de terroriste pour ne pas lui reconnaitre son droit à recouvrer ce pourquoi il lutte, c’est-à-dire son autodétermination, face à une puissance d’occupation. Avant lui le FLN algérien, le Viêt-Cong au Vietnam, l’ANC en Afrique du Sud ; et même le Néo-Destour en Tunisie pour ne citer que ceux-là ont été qualifiés d’organisations terroristes et ont été combattus comme tels avant d’être reconnus comme des mouvements de libération nationale avec lesquels on a dû négocier sinon accepter une humiliante reddition.
Vous osez sous-entendre que les effroyables massacres subis par la population de Gaza ne sont que des dommages collatéraux en prétendant que cette population servirait de « bouclier humain » pour le Hamas. Ce que vous appelez « les massacres » de cette organisation dans les kibboutz de la « Couverture de Gaza » selon l’appellation israélienne ne sont-ils pas aussi des « dégâts collatéraux » ou bien vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.
Confusion générale
Le 7 octobre est d’abord une faillite de l’armée israélienne. Dans la panique générale qui a suivi l’attaque, cette armée croyant que le mur à un milliard de dollars et les équipements électroniques sophistiqués qui y sont installée rendait son territoire imprenable s’est mise à abattre tout ce qui bouge. Des israéliens en ont fait les frais, tirés par des feux amis. Les jeunes gens qui participaient à la rave party, dont le Hamas n’était pas au courant, ont été touchés par des tirs d’appareils Apache.
C’est ce qu’affirme le sérieux journal Haaretz qui écrit que «selon une source policière, l’enquête indique qu’un hélicoptère de combat des forces armées israéliennes qui est arrivé sur les lieux et a tiré sur des terroristes a également touché des participants au festival.»
D’après le journal Libération, « certains pilotes ont admis que le risque de toucher des civils ou des otages n’était pas nul, dans la confusion extrême qui régnait sur les sites des attaques ce jour-là. Le rapport de police cité par le Haaretz viendrait étayer ces témoignages, en suggérant, de manière plus précise, qu’un appareil en particulier aurait touché par erreur des participants au festival. »
De fausses informations
Quant aux allégations « d’enfants décapités, de bébés brulés aux fours, de femmes violées ou éventrées », elles se sont révélées de « fausses informations », selon une enquête fouillée du même courageux journal. Pourtant elles continuent à être colportées. Le président américain Biden en a été victimes avant de se rétracter
Mais les révélations de Haaretz n’ont apparemment pas intéressé grand-monde. Alors qu’elles sont tout à fait significatives de ce qui s’est passé ce fameux 7 octobre et dont on veut faire porter la responsabilité entière au Hamas. D’ailleurs un détail important vous a échappé. Le chiffre de 1400 victimes israéliennes, avancé au tout début a été revu à la baisse, pour être fixé à 1200 du fait que deux cents corps calcinés n’ont pu être identifiés. Le Hamas n’a pas les capacités de bruler des corps en aussi grand nombre, seuls des tirs venus du ciel en sont capables.
Evidemment, ces détails morbides ne vous ont pas interpellés. N’oublions pas, cependant que le terrorisme a été importé en Palestine historique par les groupes sionistes Haganah, Irgoun ou Stern. Le village de Deir Yassine en porte encore les stigmates.
Le carnage perpétré par Hamas, selon les autorités de Tel Aviv s’il est avéré est évidemment condamnable. Mais cela ne peut exonérer l’armée israélienne qui a perpétré des massacres et des boucheries par centaines dans la bande de Gaza.
Ce minuscule territoire a subi ce qu’on peut appeler « un génocide de vengeance » qui est plus condamnable puisqu’il est commis par un Etat qui prétend être « démocratique »
Droit inaliénable
Mais saviez-vous que cette population, poussée du nord vers le sud de la bande de Gaza dans une opération de déplacement en masse qui rappelle l’exode de 1948 est sous blocus depuis plus de dix-huit ans. Israël d’un côté et l’Egypte de l’autre lui interdisent de pouvoir quitter le territoire. Quand bien même les points de passage leur sont ouverts, le droit de demeurer sur sa terre n’est-il pas inaliénable, comme celui de le défendre contre toute occupation, spoliation ou colonisation.
Quand on est placé dans une cage avec interdiction de se mouvoir, n’est-il pas légitime de tout faire pour en sortir, s’en émanciper surtout lorsqu’on subit les affres de l’occupation avec son lot d’humiliations, d’appauvrissement, de deshumanisation même. Peut-on humainement empêcher le Hamas de briser les chaines qui l’accablent pour conquérir son auto-détermination.
Quand, le Secrétaire général de l’ONU, le portugais Antonio Guterres, un européen comme vous, a déclaré que l’action menée le 7 octobre « ne venait pas de nulle part », mais « de 56 années de politique d’occupation », vous vous êtes jetés sur lui pour sonner la curée en prenant fait et cause pour le ministre israélien des Affaires étrangères qui a sommé le patron des Nations-Unies à démissionner.
Certains parmi vous n’ont pas hésité de pousser des cris d’orfraie en déclarant que Guterres ne fait qu’obéir à la majorité des pays membres de l’organisation internationale où « le pauvre Israël est largement minoritaire », soutenez-vous, sans pour autant faire savoir à vos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs que l’Etat hébreu n’a jamais appliqué la moindre des résolutions du conseil de sécurité qui ont pourtant une « force exécutoire » aux termes de la charte de l’ONU à laquelle Israël a adhéré sans la moindre réserve.
« Etat voyou »
D’ailleurs, Israël frappe en toute impunité là où il veut et quand il veut, puisque ses alliés américains lui reconnaissent non seulement le droit de de se défendre, mais aussi le droit de poursuites. Mon pays, la Tunisie en a été la cible le 1er octobre 1985, lorsque l’aviation israélienne a bombardé Hammam Chott dans la banlieue sud de Tunis. Le président Bourguiba avait menacé de rompre les relations avec les Etats Unis pour que ceux-ci n’opposent pas leur veto à une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU condamnant l’acte de guerre israélien.
Outre la condamnation de « l’agression » la résolution stipule des compensations financières pour les dégâts subis par la Tunisie. Celle-ci a présenté le décembre suivant un rapport détaillé sur les pertes matérielles subies, outre la mort de 68 personnes (50 palestiniens et 18 tunisiens) et une centaine de blessés. Toutefois, la partie de la résolution estimant que la Tunisie a droit à « des réparations appropriées suite aux pertes en vies humaines et aux dégâts matériels dont elle a été victime » restera lettre morte, puisque Israël n'a toujours pas versé de réparation à ce jour.
On ne peut pas dans ces conditions ne pas qualifier Israël d’Etat voyou puisqu’il a toujours fait fi des résolutions de la communauté internationale. Pire encore, il n’applique même pas les accords que ses dirigeants ont conclus. Les plus importants, ce sont les « Accords d’Oslo » célébrés en grande pompe le 13 septembre 1993 sur la pelouse de la Maison Blanche en présence du président américain Bill, entouré du Premier ministre israélien Itzhak Rabin et du leader palestinien Yasser Arafat, qui ont échangé pour l’occasion une poignée de main historique.
Mais les espoirs de « la paix des braves », selon le mot d’Arafat furent de courte durée. Rabin fut assassiné le 4 novembre 1995 par un extrémiste religieux juif, alors qu’Arafat a été, selon toute vraisemblance empoisonné dans un réduit au Moqata, où il était retenu en otage. Il décède le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire Percy à Clamart en France.
La propagande dans tous ses états
De ces événements majeurs, vous n’en avez que faire tant vous êtes obnubilés par un présent où la machine de guerre israélienne broie tout sur son passage. Alors que l’aviation israélienne dotée des appareils les plus meurtriers déverse ses tonnes de bombes sur les quartiers d’habitation et les camps où sont concentrés les fils et petits-fils des réfugiés de la Naqba de 1948, semant la mort sous les décombres de milliers de Palestiniens, vous continuez à pérorer que l’armée israélienne est l’une des plus morales au monde. Comme si une guerre peut être morale.
L’un des présentateurs vedettes du JT qui a roulé sa bosse entre les chaines publiques et privées, David Pujadas en l’occurrence, déclara sans ciller que le Hamas a perpétré son attaque en ciblant des civils de façon délibérée, alors que Tsahal, le nom de l’armée d’occupation que vous préférez le plus, ne commettait pas ses crimes délibérément. Parmi vous, il y a ceux qui affirment contre toute évidence que l’armée israélienne n’avait aucune intention de prendre pour cible les civils et que c’est cette intention qui compte en ajoutant que les civils ne sont que des victimes collatérales comme c’est le cas dans toute guerre.
Pour garantir qu’aucune voix discordante ne viendra perturber l’alignement en faveur d’Israël, celui-ci a mis à la disposition des médias français un porte-parole de l’armée israélienne qui est selon toute vraisemblance un franco-israélien, Olivier Rafowicz, colonel de l’armée. Celui-ci ne cesse de débiter sur toutes les chaines des inepties sans que personne ne vienne le contredire. Lorsque le journaliste de TV5-Monde Mohamed Kaci a osé le faire, il fut réprimandé par sa chaine. C’est dire la marge de liberté consentie aux médias français en rapport avec Israël.
Acharnement et hystérie
Lorsqu’ un journaliste avance le nombre des victimes palestiniennes des frappes israéliennes dans la bande de Gaza (on est actuellement à presque vingt mille civils tués dans les massacres perpétrés par l’armée israélienne parmi lesquels 70% sont des femmes et des enfants ainsi que près de 50.000 blessés, sans compter les milliers de corps ensevelis sous les décombres) certains parmi vous mettent en doute ces chiffres car ils sont publiés par le Hamas.
On a beau vous dire que ces chiffres sont aussi ceux de l’Organisation des Nations Unies, vous balayez cela d’un revers de main en notant que cette organisation est sous la coupe des pays arabes et que ses chiffres sont sujet à caution. Pour votre gouverne, la guerre a fait déjà plus de deux cent cinquante morts parmi le personnel de l’ONU à Gaza, ainsi que plus de soixante-dix journalistes palestiniens dont les noms sont documentés.
Mais ces chiffres n’ont pas l’air de faire de l’effet sur vous, alors qu’il s’agit de personnes humaines qui ont été ravies à l’affection de leurs proches. Une mort est un drame, que dire alors de milliers de morts, arrachés à la vie dans d’horribles circonstances, dont des bébés en bas âge, d’innocents anges qui n’ont rien fait pour mériter ce qui leur arrive.
Il faut dire que dans votre acharnement contre le Hamas et votre hystérie en faveur d’Israël, vous subissez la propagande de la machine de guerre de l’Etat qui a mis beaucoup d’argent à cette fin.
Selon des sources dignes de foi Israël a déversé des millions de dollars dans les réseaux sociaux afin de promouvoir son image et véhiculer ses thèses concernant la guerre contre les Palestiniens. Un de vos confrères, le journaliste Vincent Manilève révélait que, dès les premiers jours du conflit des internautes français ont été exposés à des vidéos de propagande de l’armée israélienne contre le Hamas.
Selon des calculs réalisés par des outils de marketing en ligne, le ministère israélien des Affaires étrangères aurait dépensé près de 4,6 millions de dollars en publicité en ligne dans le but d’inonder les réseaux de sa propagande de guerre.
Les autorités israéliennes auraient attaché une importance toute particulière à la France dans le ciblage de ses contenus. Le site CheckNews du quotidien Libération a également confirmé ces informations dans un article publié en ligne.
« Une diplomatie maladroite »
On comprend dès lors que vous ne pouvez bien vous émanciper de cette propagande déversée sur vous. Surtout que la France officielle n’a plus une position équilibrée comme ce fut le cas sous le Général de Gaulle et de son héritier Jacques Chirac et même du premier président socialiste François Mitterrand.
D’ailleurs en prenant fait et cause pour Israël, la France a perdu son poids sur la scène internationale et c’est vraiment dommage. Avec le président Emmanuel Macron, on est face à une « diplomatie maladroite » avec une valse-hésitation qui ne fait pas honneur à un pays qui avait une voix écoutée et saluée.
Des ambassadeurs français au Moyen-Orient et au Maghreb en ont été ulcérés n’hésitant, dans une démarche sans précédent, de collectivement rédiger et signer une note, regrettant le virage pro-israélien pris par l’actuel chef de l’Etat dans la guerre entre l’Etat hébreu et le Hamas.
Lorsque la trêve a été conclue entre les deux belligérants dans le cadre d’un accord sur l’échange des prisonniers négocié par l’intermédiation essentiellement du Qatar, n’est-ce pas la preuve que le « Mouvement de Résistance Islamique » est reconnue comme un interlocuteur valable avec lequel il faudrait compter.
Rêver comme le fait Israël que ce mouvement sera éradiqué est impossible à imaginer. L’esprit de résistance ne pourra jamais mourir. Cette guerre ne pourra que le renforcer. Les morts, par dizaines de milliers dans des conditions atroces, les destructions qui ont touché des quartiers entiers continueront à hanter les générations de Gazaouis qui se prépareront à venger leurs parents et grands-parents.
Comme c’est le cas pour la génération adulte actuelle dont la mémoire collective ne peut pas oublier ce qui s’est passé il y a 75 ans. Que les hôpitaux soient visés prioritairement est un signe qui ne trompe sur l’acharnement des autorités israéliennes à empêcher cette population à accéder aux soins. Cinquante jours après le 7 octobre, 75% des hôpitaux sont hors service. Priver aussi les habitants de la bande de Gaza des aides humanitaires qui ne sont autorisées qu’au compte-goutte est aussi révélateur de l’intention de les affamer, les assoiffer et les soustraire aux soins dont ils ont besoin.
A l’évidence, l’attaque du Hamas le 7 octobre a remis la question palestinienne au centre des préoccupations internationales au Moyen Orient. Cela, personne ne peut le nier. Croire que la guerre en viendra à bout est illusoire et complètement utopique. Le règlement ne peut être que politique. La solution « des deux Etats vivant côte-à-côte » est-elle encore envisageable?
Les puissances qui pourraient servir d’intermédiaires à cette fin et à leur tête les Etats-Unis se sont discréditées en s’alignant sur la position israélienne. La France qui n’a plus voix au chapitre ferait mieux de revoir sa copie. Son intérêt est d’être dans le camp de la paix non celui de la guerre comme Israël veut le mener. Interdire des manifestations pro-palestiniennes fut à n’en point douter une décision maladroite. La France, patrie de la déclaration universelle des droits de l’Homme ne peut pas le faire.
Qu’il est loin le temps béni de la mesure
Vous Mesdames et Messieurs des médias, vous ne pouvez pas le permettre sans que votre pays ne perde son âme. La résurgence de la lutte contre l’antisémitisme n’est pas pour grandir votre pays car cela suppose que les juifs que vous voulez défendre forment une race, alors que cela n’est pas le cas.
Les arabes sont des sémites et ne sont pas moins visés par des actes de racisme et de xénophobie que les juifs. Les musulmans sont dans le même cas et on n’a pas vu le ministère de l’Intérieur français recenser les actes antimusulmans qui doivent être plus nombreux qu’on ose le reconnaitre.
Par le biais de « la lutte contre l’antisémitisme », vous importez le conflit israélo-palestinien dans l’Hexagone, ce qui contredit l’intention exprimée par les autorités françaises.
Pour la génération des aînés, qu’il est loin ce temps béni où de grands journalistes faisaient la part des choses et ne donnaient pas de blanc-seing à un Etat « sûr de lui-même et dominateur », selon le mot du général De Gaulle. Un seul nom me vient à l’esprit pour ne pas désespérer de la France des Lumières et de la Vérité. C’est celui de Jean Daniel (de son vrai nom Jean Daniel Ben Saïd, juif né à Blida en Algérie pour ceux qui ne le connaissaient pas).
«C’était un défenseur résolu d'Israël. Il était tout aussi résolu dans la défense des droits des Palestiniens», souligne un ancien journaliste du Nouvel Observateur, l’hebdomadaire dont Jean Daniel fut le fondateur. Celui-ci écrivait d’ailleurs s’agissant de ses origines : «Je veux que l'on me laisse vivre mon judaïsme comme je l'entends. Je suis d'abord méditerranéen, ensuite français, ensuite juif. Ma composante juive passe après mon désir d'universalité».
C’est son exemple qui doit vous guider et vous inspirer et non un alignement sans condition sur une puissance militaire colonisatrice, revancharde et sanguinaire.
RBR
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