La guerre en Ukraine: L'hypothèse d'un dérapage majeur est quasi-imminente !
Par Mahjoub Lotfi BEHEDI, Spécialiste en réflexion stratégique
Au cœur même de la métaphore de «Léviathan» de Thomas Hobbes et en l'absence d'une issue politique du conflit, le recours aux armes interdites (biologiques, chimiques et nucléaires) devint une hypothèse quasi-imminente !
En dépit de la suprématie militaire multi-sphères des troupes russes, la capitale Kiev -berceau historique de la Russie actuelle- reste rebelle á se rendre á ses arrières petits enfants russes...
En effet, au terme de deux semaines de combats, d'état de siège des grandes villes Ukrainiennes, de bombardement tout azimut, l’invasion russe pourra prendre dans les jours qui suivent un tournant dramatique majeur, une véritable rupture militaire par l'emploi des armes interdites, en l'occurrence biologiques, chimiques et nucléaires, par les deux belligérants directs !
Dans cette dynamique de terreur, quelles sont les chances réelles de déploiement de tels moyens ?
- Du côté Russe :
Sur le plan strictement militaire, en sa qualité de première puissance nucléaire au monde ainsi que l'un des États les plus avancés en matière de recherche biologiques et chimiques, rien n'entrave les russes, de point de vue technique, de faire appel á ces armes strictement prohibées par les conventions internationales.
Néanmoins, sur le plan égo-stratégique, la donne change sensiblement !
Au niveau égocentrique, la personnalité de Poutine -agissant dans la peau d'un tsar de souche- ne supporte plus un étalement de la guère au-delà de quelques jours au risque d'altération de l’image mythologique qui se construit autour de lui (surtout lors de la guerre éclair en Géorgie en 2008 et son annexion en mode fast-food de la Crimée en 2014).
Du coup, il parait bien évident, que si l'état de siège de Kiev se poursuit, il est fort probable que le président russe va sauter sur le premier « faux pas » militaire non conventionnel des forces Ukrainiennes pour justifier un éventuel recours aux armes biologiques, chimiques, radiologiques (bombes sales) ou nucléaires (tactique).
Sur le plan stratégique, une telle démarche paraît à la fois suicidaire pour la Russie de Poutine qui devrait s'attendre á une violente riposte non conventionnelle des forces de l'OTAN et apocalyptique pour le monde entier …Même un déploiement restreint de ces armes va augurer une nouvelle page de chaos et de destruction massive sans précédent !
- Du côté Ukrainien :
Suite à l'ère soviétique, l’Ukraine s'est dotée, doublement, d’une infrastructure nucléaire développée et d’une forte expertise scientifique y afférente, dont elle pourrait en user, le cas échéant, pour des fins militaires non conventionnelles même dans ses formes les plus rudimentaires (la bombe nucléaire sale ou autres).
De surcroît, des informations courent sur un co-financement de projets biologiques sensibles en Ukraine par le Pentagone, et des dysfonctionnements au niveau de l'exploitation des installations nucléaires ukrainiennes signalés par l’Agence Internationale de l’énergie atomique …
Autant d'indices et de présomptions sérieuses qui rendent l’opération d’un rétablissement rapide et durable de la paix dans la région du Balkan un vœux utopique difficile à exaucer !
Sauf miracle !
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