La liberté de la presse et les droits du journaliste au centre d'un débat
"Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie", disait Jacque Prévert. "La liberté de la presse, de l’impression et de l'édition consacrant notamment les droits des journalistes, interdit les restrictions à la circulation de l'information et protège les sources des journalistes". Ce décret-loi 115 était au centre d’un débat mardi 10 mars 2015 à l'hôtel Golden Tulip El Mechtel.
Organisée par le Syndicat National des Journalistes Tunisiens et Article 19, cette journée d'information sur le cadre juridique de la liberté de la presse et de la communication audiovisuelle se focalise principalement sur la réalité de ce décret et ses perspectives d'améliorations.
L'intervention des facilitateurs, journalistes et plusieurs autres acteurs du domaine facilite l'éclaircissement nécessaire de ce décret.
Mongi Khadraoui, journaliste et membre de l'ancien bureau exécutif du SNJT appuie sur les points positifs du décret-loi 115. D'abord la protection du journaliste et son travail d'investigation par les dispositions sur l'accès à l'information et le secret des sources. Ensuite la qualification au délit en cas d'agression du journaliste. La dépénalisation de l'injure, de 3 ans de prison ferme à une amende de mille dinars. Et la décriminalisation de la diffamation.
De son côté, Taher Zaher, président de la fédération Tunisienne des Directeurs des Journaux, s’est attardé sur la révision de la presse écrite qui a été négligée auparavant par rapport à la presse audiovisuelle. Cette dernière, contrôlée par la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle, connaît de plus en plus de neutralité et suit plus régulièrement la déontologie du métier.
Pierre François Docquir, expert membre du programme juridique d'ARTICLE 19, a expliqué les codes déontologiques ainsi que le droit pénal du métier à l'échelle internationale et trouve dans ce décret une réalisation remarquable dans une situation de transition démocratique.
Avant la clôture de la première séance de cette journée, le débat connaît d'autres tournures relatives évidemment à ce corps de métier, comme la mise au point sur les cartes de presse professionnelles et leur validité, ainsi que sur les journalistes sportifs qui trouvent plusieurs difficultés à exercer leur travail sur le terrain.
Hend Abdessamad