La marche de retour tourne au carnage

La marche de retour tourne au carnage

Pluies d'été » en 2006, « Plomb durci » en 2008-2009, « Pilier de défense » en 2012, « Bordure de protection » en 2014, « la marche du retour » aujourd’hui  : l'histoire des relations entre Israël et Gaza, depuis que les colons juifs ont été évacués de ce petit territoire côtier en 2005, semble se résumer à une succession d'opérations militaires. A peine un cycle de violences se termine-t-il qu'un nouvel épisode semble en préparation.

Les éruptions de violence de 2006, 2008, 2012 et 2014, 2017, 2018 étaient toutes, directement ou indirectement, liées à l'enfermement des Gazaouis. Un état qui ne remonte pas à l'élection du Hamas, en 2006, mais à la première guerre du Golfe en 1991. C'est à cette date, avant le début des attentats-suicides, que les Palestiniens de Gaza ont perdu le droit de circuler librement.

Vendredi 30 avril 2018, Quinze Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, vendredi 30 mars, et plus de 1 400 blessés. Ils manifestaient au premier jour d’un vaste mouvement de protestation annoncé de longue date et qui a mobilisé plusieurs milliers de Palestiniens. Intitulé « la marche du retour », ce mouvement doit culminer le 15 mai, jour de la Nakba (la grande « catastrophe » que fut l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël).

Rompre le cercle vicieux de la violence et engager la paix juste

Gisèle Halimi Militante notamment aux cotés de Stéphane Hessel pour le Tribunal Russell sur la Palestine. Elle crie sa colère et son indignation vis à vis des massacres commis par Israél à Gaza:

« Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ? »

Aucune paix ne peut se construire sans justice. C'est aussi affirmer que l’état d'Israël a le droit d'exister, comme le peuple palestinien a tout autant le droit à un État, tout aussi indépendant et viable que celui de son voisin. Il ne peut y avoir de paix avec des colonies ; il ne peut y avoir de paix avec un état nain, sans contrôle des sources d'eau et de la majeure partie de son territoire ; un état morcelé par des centaines de routes et de barrages militaires...

Se taire sur cette exigence minimale de justice, ne pas relever que la population civile palestinienne est la première victime de la colonisation, c'est alimenter un mensonge qui ne profite qu'aux extrêmes.

La seule manière de rompre ce cercle vicieux consiste à relancer le processus de paix. Pas un processus d'extorsion régi par la loi du plus fort, ce à quoi la plupart des séances de négociations des vingt dernières années ont ressemblé. Mais des pourparlers sur un pied d'égalité, avec le droit international comme référence impunément violé dans l’indifférence générale, peut mettre fin à cette tragédie. Cette solution doit être imposée et sa mise en œuvre doit être garantie par la communauté internationale.

« Il faut plus de courage pour faire la paix que pour faire la guerre. » 

La paix est trop précieuse et fragile pour la laisser sombrer sous les coups de la colère et de  la haine. Après 70 ans de drames, de morts, de destruction, la paix se fait toujours attendre et Israël reste toujours un état protégé hors la loi internationale.

Espérons que je ne serai pas accusé d’antisémitisme par le CRIF et son président Francis Kalifat qui a osé interdire à Jean-Luc Mélenchon de participer à la marche blanche organisée mercredi soir en mémoire de Mireille Knoll.

Dites-le à ce Mr et ses énergumènes de la Ligue Des Juifs ligue fasciste que la critique de la politique de colonisation de Netanyahou et de l’extrême droite israélienne ne peut contribuer qu’à faire avancer le camp de la paix des 2 côtés. La paix est un combat.

A.K

 

 

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