La Tunisie décide la suspension des négociations avec l’UE sur l’ALECA
Après quatre ans de négociations difficiles avec l’Union Européenne sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi la Tunisie a décidé de suspendre sine die le processus, ayant constaté « un déséquilibre » dans la prise en compte des intérêts des deux parties.
Selon une source informée, la Tunisie n’a pas constaté des « réactions positives » de la part de son partenaire sur certains « défis » que posent la libéralisation des secteurs d l’agriculture et des services dans le cadre du développement global du pays.
Ainsi la demande de progressivité dans l’application de la libéralisation de l’agriculture avec l’introduction d’une phase de quinze ans destinée à permettre la mise à niveau du secteur n’a pas trouvé l’accueil souhaité.
De même la partie européenne n’a pas donné une suite favorable à une contribution financière importante pour la mise à niveau du secteur agricole. La Tunisie ne pouvait en effet ouvrir son marché aux produits européens alors que ceux-ci bénéficient de subventions importantes par les autorités de leurs pays dans le cadre de la politique agricole commune qui représente le budget le plus important de l’Union Européenne.
Cette situation est en contradiction avec le principe de l’échange de profits et l’égalité des chances, estime la partie tunisienne.
S’agissant des services, la partie tunisienne a estimé qu’un préalable doit être assuré pour garantir la compétitivité des entreprises tunisiennes à savoir la levée totale des restrictions à la liberté de mouvement des personnes outre la reconnaissance des diplômes et des compétences.
Pour la partie tunisienne la suppression des visas est une nécessité si on veut parler d’équilibre des intérêts entre les deux parties.
L’Union Européenne est le principal partenaire de la Tunisie. Leurs relations sont régies par un accord d’association conclu en juillet 1995, prévoyant un démantèlement tarifaire pour les produits industriels douze ans après son entrée en application.
Les négociations sur l’ALECA ont pour but d’introduire l’agriculture, la pêche et les services parmi les secteurs couverts par la zone de libre-échange entre les deux parties.
Votre commentaire