La Tunisie rembourse un emprunt japonais, ce qui a entrainé une diminution des avoirs en devise

  La Tunisie rembourse un emprunt japonais, ce qui a entrainé une diminution des avoirs en devise

 

La Tunisie vient d’honorer son engagement en remboursant l’emprunt japonais, dont le montant s’élève à 50 milliards de yens, ce qui représente environ 1,032 milliard de dinars, a indiqué jeudi, le professeur en économie à l’Université Tunisienne, Ridha Chekondali, ajoutant que ceci a eu une répercussion directe sur les avoirs en devises.

Ainsi, les indicateurs monétaires et financiers de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) font ressortir, jeudi, une baisse des avoirs en devises, passant de 116 jours d’importation (l’équivalent de 25,5 milliards de dinars), le 8 octobre 2024, à 111 jours d’importation (24,5 milliards de dinars), actuellement.

Chekondali a rassuré dans une déclaration à l'Agence TAP, que bien que la valeur de cette échéance soit importante, la Tunisie demeure toujours en « sécurité », en ce qui concerne ses réserves en devises, rappelant que Fitch Ratings exige que ces avoirs soient au-dessus de seuil de 90 jours d’importation.

Pour rappel, l’agence de notation avait annoncé, en septembre 2024, la révision de la note de défaut émetteur (IDR) à long terme en devises de la Tunisie à « CCC+ », contre « CCC- » auparavant, expliquant sa décision par sa confiance accrue « dans la capacité du gouvernement à répondre à ses importants besoins de financement budgétaire, grâce à la position extérieure plus forte de la Tunisie qui lui permet de maintenir ses réserves internationales à un niveau suffisant.

L’objectif est de faire face aux paiements extérieurs courants et aux obligations de la dette ». Chekondali a mis en garde, toutefois, contre, la politique d’austérité qui risque d’entraver les efforts visant à assurer la relance de l’économie. « Nous devrons veiller à préserver nos avoirs en devises, sans que cela ne porte atteinte à l’industrie tunisienne et aux secteurs créateurs de richesses.

Autrement dit, il ne faut pas réduire les importations en produits de base et semi-facturés, nécessaires pour améliorer la production tunisienne, d’une part, et assurer la pérennité des ressources fiscales, d’autre part », a-t-il noté à l'Agence TAP.

Il convient de rappeler que l’emprunt japonais a été contracté en 2014, sous garanti de la JICA (Japan International Cooperation Agency).

Outre ce crédit, la Tunisie serait invitée aussi à rembourser deux petits autres emprunts extérieurs contractés auprès du Fonds monétaire international (FMI) de près de 120 millions de dollars (l’équivalent de près de 370 millions de dinars), d'après le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer.

Pour rappel, la Tunisie avait remboursé, le 17 février, un Eurobond de 850 millions d’euros (en principal), assorti d’intérêts totalisant 47,8 millions d’euros, soit un montant total de remboursement de 898 millions d’euros (soit environ 3 milliards de dinars).

Ce remboursement a été possible grâce à une avance exceptionnelle de 3 milliards de dinars accordée par la BCT à la Trésorerie Générale de la Tunisie.

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