L’AFP alerte sur l’état de ses journalistes à Gaza : « Nous refusons de les voir mourir ».

« Aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim. »
Dans un rare communiqué, publié ce lundi 21 juillet, la Société des journalistes de l’AFP alerte sur les conditions dans lesquelles travaillent et survivent les reporters de l’Agence France-Presse présents à Gaza. Dans ce texte, les journalistes de l’AFP détaillent la souffrance endurée par leurs collègues.
« Une pigiste texte, trois photographes et six pigistes vidéo » travaillent actuellement pour l’agence et sont pratiquement « les seuls à rapporter ce qu’il se passe dans la bande de Gaza. » La presse internationale n’étant pas autorisée à entrer sur le territoire.
Les signataires de ce texte racontent notamment la vie de Bashar, collaborant depuis plusieurs années en tant que fixeur, puis comme photographe, pour l’AFP. Samedi 19 juillet, sur son compte Facebook, il a écrit ces mots glaçants : « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. » « Bashar vit depuis février dans les ruines de sa maison de Gaza City avec sa mère, ses quatre frères et sœurs et la famille d’un de ses frères », relatent encore les journalistes, ajoutant que son frère est « tombé, à cause de la faim ». Bashar appelle à l’aide auprès de ses collègues : « Je souhaiterais que M. Macron puisse m’aider à sortir de cet enfer »
Le communiqué précise que malgré le salaire mensuel que l’AFP verse à ses journalistes à Gaza, ils ne peuvent rien acheter, à cause des prix exorbitants et des pénuries. Les reporters se déplacent « à pied ou en charrette tirée par un âne », faute de voiture (pas d’essence, et trop de risque d’être ciblés par l’aviation israélienne).
« Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leur force les quitte. La plupart n’ont plus la capacité physique de parcourir l’enclave pour faire leur métier. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens », poursuit ce communiqué.
Alors que l’AFP, fondée en août 1944, n’a jamais perdu un collègue à cause de la faim même pendant les conflits, l’agence conclut : « Nous refusons de les voir mourir ».
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