L’ancien membre de l’IVD Noura Borsali évalue les interventions des députés
L’ancien membre de l’instance Vérité et dignité, Noura Borsali qui a démissionné au mois de novembre 2014 en raison des « mensonges de la présidente de l’IVD Sihem Ben Sedrine »a suivi les débats sur le projet de budget de l’Instance. Elle a écrit sur sa page Facebook « qu’en dehors de quelques interventions posant les vraies questions tout en soutenant la justice transitionnelle, il y a manqué l'objectivité et l'analyse ». Elle a souligné qu’on « n'a pas manqué de confondre sciemment la Justice Transitionnelle et l'IVD et sa présidente. On y a joué -chose grave- sur la question des victimes et les sentiments des téléspectateurs pour éluder les vraies questions qui se posent à propos de l'IVD et montrer que le processus de JT est mis en danger. D'où toute critique de l'IVD, constructive soit-elle, doit être bannie de tout discours.
Cette complaisance est dangereuse et n'inaugure rien de bon pour l'avenir
démocratique du pays dans le sens où elle piétine des principes fondateurs d'un État de droit, à savoir le respect des institutions, la transparence, la démocratie interne et jusqu'au respect de la loi fondatrice de l'IVD votée par l'ANC.
Certaines interventions - en refusant toute idée de critique et de réforme de l'IVD - ne sont-elles pas en train de préparer un nouvel autoritarisme et ce que ce dernier implique comme abus de toutes sortes ?
Elles oublient qu'on ne peut réussir le processus de Justice Transitionnalle sans lui assurer une certaine crédibilité et ce en corrigeant les erreurs de l'instance, en mettant fin à ses abus présumés et en rectifiant le tir, tout en sachant que cette expérience est pionnière dans notre pays et qu'elle peut contenir, de ce fait, des déviations et dérives.
À défaut de ce regard critique et constructif, on finirait par alimenter- en le légitimant hélas ! - le discours des adversaires d'un tel processus et par lui donner raison... Comme ce fut la cas du débat de ce matin.
Les attitudes exprimées lors ce cette séance matinale - qui, signalons-le en passant, a débuté avec deux heures de retard par rapport à l'horaire annoncé sur le site de l'ARP -, biaisent, dans leur majorité, un débat fondamental sur le processus de la JT et le réduisent à des tiraillements politiques entre défenseurs acharnés de l'IVD et de son président et adversaires liés à Nidaa Tounès essentiellement.
Quant à Jabha Chaabiya, elle a brillé par son absence et par ses quelques rares interventions complaisantes et de soutien épousant la même stratégie que celle de Nahdha selon le principe « à qui mieux mieux »!
Pour finir ces quelques réflexions, je voudrais relever la pertinence de l'intervention de l'universitaire juriste la députée Hager Becheikh Ahmed et l'intérêt qu'a présenté celle du député Mustapha Ben Ahmed ».
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