L’Arabie saoudite exécute, en un jour, 81 personnes pour des crimes liés au « terrorisme »
L’Arabie saoudite a exécuté, en une seule journée, samedi 12 mars, 81 personnes (soixante-treize Saoudiens, sept Yéménites et un Syrien) condamnées à mort pour des crimes liés au « terrorisme ». Ce nombre inégalé dépasse celui de la totalité des condamnations à mort appliquées dans le royaume sur l’année 2021.
Les personnes exécutées « ont été reconnues coupables d’avoir commis de multiples crimes odieux » dans le pays, a rapporté l’agence de presse officielle Saudi Press Agency (SPA). Parmi elles, des hommes liés à l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), au réseau Al-Qaida et aux rebelles houthistes du Yémen, a précisé l’agence. Ils avaient été condamnés à la peine capitale pour avoir « attaqué des lieux de culte, des bâtiments gouvernementaux et des installations vitales pour l’économie du pays », et pour des « crimes d’enlèvement, de torture, de viol et de contrebande d’armes », toujours selon SPA.
« Ces crimes ont fait un grand nombre de morts parmi les civils et les forces de l’ordre », a-t-elle ajouté. Les exécutions en Arabie saoudite se font en général par décapitation.
Pendant plusieurs années, le royaume a été visé par une série d’attaques meurtrières perpétrées par l’EI. Il est par ailleurs la cible d’attaques des houthistes depuis le Yémen voisin en guerre. Riyad appuie le gouvernement yéménite face aux houthistes depuis 2015.
« Le royaume continuera d’adopter une position stricte et inébranlable contre le terrorisme et les idéologies extrémistes qui menacent la stabilité du monde entier », a encore rapporté l’agence SPA.
L’Arabie saoudite a l’un des taux d’exécution les plus élevés au monde, avec 69 mises à mort en 2021, selon un décompte de l’Agence France-Presse basé sur des déclarations officielles. Cette monarchie absolue est dotée depuis 1992 d’une Loi fondamentale – assimilée à une Constitution – reposant sur la charia, la loi islamique. L’homicide, le viol, les attaques à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité et l’apostasie sont passibles de la peine capitale dans le royaume ultraconservateur.
En 2020, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle mettait fin à la peine capitale pour les personnes condamnées pour des crimes commis lorsqu’elles avaient moins de 18 ans.
Les exécutions annoncées samedi surviennent au lendemain de la libération du blogueur et militant des droits humains Raif Badawi, qui avait été condamné à dix ans de prison pour avoir plaidé pour la fin de l’influence de la religion sur la vie publique en Arabie saoudite.
Sa peine purgée, l’ancien lauréat du prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, âgé de 38 ans, est toutefois visé par une interdiction de quitter le territoire saoudien pendant les dix prochaines années.
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