Le destin d’Orange Tunisie entre les mains de la justice

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Dans le cadre de sa recherche sur la réalité des origines des biens de certains membres des familles proches de l’ancien régime, la Commission de Confiscation a ordonné, depuis l’aube de la révolution, la réalisation d’un audit sur les origines des flux financiers de l’homme d’affaires Marouane Mabrouk dans l’affaire Orange.

Après une longue période d’investigation et d’enquête, cet audit, réalisé auprès d’experts judiciaires, a conclu, en se basant entre autres sur des relevés de ses comptes bancaires, que le financement de la société Investec, qui détient 51 % du capital de l’opérateur téléphonique Orange Tunisie (les 49% restants étant entre les mains d’Orange France), s’est fait par Marouane Mabrouk. Et ce, à partir des revenus provenant des bénéfices qui lui ont été distribués par les sociétés héritées de son père.

Les conclusions de cet audit auraient donc pu donner une autre tournure à l’affaire de la confiscation d’Investec. Mais rien n'y fit, puisque les ministères des Finances et des Domaines de l’Etat ont décidé de procéder au transfert de la propriété et à la vente d’Investec à la Holding Karama (à laquelle appartient de nombreuses sociétés confisquées) sans prendre en compte ce rapport ni même attendre la décision de la justice.

La Holding a essayé ensuite d’avoir l’accord de la justice pour la désignation d’un mandataire qui permettrait la convocation d’une assemblée générale dont le but est de changer la gouvernance d’Investec. Ce qui permettrait aussi de changer la gouvernance d’Orange Tunisie sans une décision de justice.

Entretemps, c’est Marouane Mabrouk qui a contre-attaqué en se référant à la justice pour s’opposer aux changements entrepris par l’assemblée générale dans la gouvernance d’Investec et donc d’Orange Tunisie, et pour trancher définitivement dans une affaire qui a influé sur les situations d’Investec et surtout d’Orange touché par ce flou injustifiable.

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