Le drapeau de la Palestine flottera devant le siège de l’ONU et puis après!
«Tout le monde devrait être libre, sans être pour autant accusé d'antisémitisme, de critiquer la gestion par l'actuel gouvernement israélien du problème palestinien. De même chacun a le droit de s'indigner, au nom de principes humanitaires, de l'usage de la violence contre la population civile palestinienne. La preuve en est qu'une partie de la gauche israélienne - même celle qui se définit comme sioniste - exprime la même opposition témoignant ainsi d'un courage civique comparable à celui des militants français contre la guerre d'Algérie dans les années 1960». Stéphane Mosè
La Palestine est déjà un « État observateur non-membre » de l’ONU depuis le vote historique de l’organisation onusienne le 29 novembre 2012. Ce vote avait été acquis par une large majorité à 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions parmi les 193 pays membres de l’Assemblée.
Que les Palestiniens veuillent que leur drapeau flotte aux côtés de ceux des États de l’ONU semble logique. L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a autorisé les Palestiniens à hisser leur drapeau devant le siège de l’institution, à New York, jeudi 10 septembre – une victoire diplomatique symbolique dans la campagne pour faire reconnaître l’Etat palestinien.
Une résolution demandant que les drapeaux des Etats non membres de l’ONU ayant statut d’observateur soient « hissés au siège et dans les bureaux des Nations unies après ceux des pays membres » a été adoptée par 119 voix pour, 8 contre et 45 abstentions sur les 193 pays membres de l’ONU. Seuls les Palestiniens et le Vatican ont le statut d’observateurs. Les Etats-Unis et Israël ont voté contre la résolution.
Les Européens sont finalement allés au vote en ordre dispersé après des efforts pour trouver une position commune. La France a voté pour, de même que la Suède, mais l’Allemagne s’est abstenue, tout comme l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas ou Chypre.
Vert, blanc, rouge et noir, les couleurs du drapeau de la Palestine vont désormais flotter devant le siège de l'ONU.
Il s’agit «d’une mesure symbolique» qui va «renforcer les fondations de l’Etat palestinien» et elle offrira aux Palestiniens une «lueur d’espoir» au moment où le processus de paix avec Israël est dans une impasse totale, la faute à un gouvernement de l’entité sioniste peu enclin au dialogue. D’ailleurs, pour s’assurer une réélection sur fond de contestation, Benyamin Netanyahou avait publiquement déclaré «qu’aucun Etat ne naîtra devant Israël» Fort de son nouveau statut à l’ONU, l’Etat de Palestine a intégré des agences de l’ONU et a rejoint la Cour pénale internationale, mais n’est pas encore devenu membre à part entière des Nations unies bien qu’il soit reconnu par plus de 130 pays.
L’ONU a désormais vingt jours pour se préparer à déployer le drapeau palestinien. Les Palestiniens espèrent qu’il sera hissé à l’occasion de la venue à New York à la fin de septembre de leur président, Mahmoud Abbas. Celui-ci doit participer à la session annuelle de l’Assemblée générale.Quelle hypocrisie de cette institution soumise aux diktats des puissants de ce monde. Soyons honnête, ceci n’est que symbolique et ne permet pas d’établir la paix juste et durable tant attendue et d’arrêter la colonisation rampante des territoires occupés. .
Aucune paix ne peut se construire sans justice et lutter contre le racisme, c'est aussi affirmer que l’état d'Israël a le droit d'exister, comme le peuple palestinien a tout autant le droit à un État, tout aussi indépendant et viable que celui de son voisin.Il ne peut y avoir de paix avec des colonies; il ne peut y avoir de paix avec un État nain, sans contrôle des ressources d'eau et de la majeure partie de son territoire ; un État morcelé par des centaines de routes et de barrages militaires où il faut 8 heures pour parcourir une distance de 80 kilomètres.
La justice passe par le démantèlement des colonies, l’application du principe du droit au retour des réfugiés, la reconnaissance d’un État Palestinien avec Jérusalem Est comme capitale, la coopération équitable autour des ressources naturelles et surtout de l’eau, la libération des prisonniers politiques palestiniens.
Refusons la spirale mortelle de l'ethnicisation et de la confessionnalisation du conflit. Partisans de la fraternité entre les peuples, nous réclamons la relance d'unprocessus de paix qui passe nécessairement par l'application des résolutions de l'ONU qui sont impunément violées dans l’indifférence générale, par la reconnaissance d'un État Palestinien souverain voisin de l'État Israélien et du droit au retour des Palestiniens chassés de leur terre peut mettre fin à cette tragédie. Cette solution doit être imposée et sa mise en œuvre doit être garantie par la communauté internationale.
La paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ne pourra que contribuer d'une manière décisive à la détente mondiale, détente indispensable pour construire un nouvel ordre mondial basé sur la paix, la justice sociale et de décolonisation comme fondements d'une réelle mondialisation à visage humain.
La guerre disait Churchill, est quelque chose de trop dangereux pour la laisser aux mains des généraux. De même, la paix est trop précieuse et fragile pour la laisser sombrer sous les coups de la colère et de la haine.Comme le dit si bien le proverbe arabe « le bien se fait attendre ». Après 57 ans de drames, de morts, de destruction, la paix se fait attendre et devient urgente dans une région où le la guerre et la mort détruisent tous les pays autour.
Klai Abdessatar