Le film « Al Jaida » à l’ouverture du festival International du Film Oriental de Genève
A la maison des arts du Grütli au siège de la mairie de la ville de Genève, les invités du 13ème Festival International du Film Oriental de Genève (FIFOG), les résidents en Suisse, les membres du corps diplomatique tunisien représenté par Walid Doudech, ambassadeur de la Tunisie en Suisse et d'autres officiels Suisses étaient présents à la soirée inaugurale officielle du festival qui met cette année la femme et la jeunesse à l’honneur avec un Focus sur le cinéma iranien.
Il était presque 23h00, quand le débat avait commencé autour du film d'ouverture « El Jaida » de la réalisatrice tunisienne Salma Baccar, projeté hors compétitions du FIFOG.
Salma Baccar, une habituée du FIFOG depuis ses débuts, où elle avait présenté ses films «Habiba M’sika» et «Kochkach» et était invitée en tant que présidente de jury et présidente d'honneur a, pour des raisons de santé, été empêchée d’assister au festival cette année.
Juste avant la projection, Najoua Zouhair, actrice principale dans « El Jaida » a évoqué une fiction sur «la détermination de femmes, le destin de 5 femmes différentes et un film qui, -hormis son importance émotionnelle et historique pour les femmes tunisiennes-, montre que lorsqu'on veut concrétiser ce dont on y croit, on finira par y arriver».
Outre l'actrice Najoua Zouhair, parmi les invités tunisiens déjà arrivés Sarra Abidi, réalisatrice du film «Benzine», seul film en compétition officielle du Fifog et Faouzi Dabbour, producteur du film « Augustin, fils de Ses Larmes », une coproduction tuniso-algérienne réalisé par l’Egyptien Samir Saif en compétition du prix de la critique.
La cérémonie officielle a eu lieu vers 18H30 dans le Grand château de la Mairie de Genève, en présence d’officiels suisses, algériens et tunisiens, hôtes de ce festival initié il y a 13 ans par un suisse d’origine algérienne, Tahar Houchi qui est le fondateur et directeur artistique du FIFOG.
Houchi a surtout estimé que « c'est avec la création filmique, la rébellion artistique et le courage cinématographique que l'on arrive à créer des dynamiques de progrès dans les sociétés ». Dans le même esprit qui a animé cette nouvelle édition placée sous le signe de « l'espoir au féminin », il a ajouté que «c'est en reconnaissant tous les membres du corps social que l'on peut espérer à l'équilibre d'une paix ou à un vivre ensemble.»
Des communications ont été données par d’autres membres du comité directeur du Festival dont Patrice Mugny président du FIFOG et ancien maire de la ville de Genève, Sofien Bouchareb, manager général du FIFOG ainsi que Rémy Pagani, actuel maire de la ville de Genève.
Partant de cette conviction que les arts et le cinéma en particulier sont un outil de progrès social, Pagani a déclaré « le cinéma aujourd'hui est un outil de résistance et c'est d'ailleurs pourquoi les dictatures interdisent le cinéma, -et la musique-, qui permet de voir cette béance qui donne à penser ».
Des invités d'Algérie, du Bangladesh, du Maroc, de Tunisie, du Liban, d'Iran, de Russie, de France, de Turquie et de la Suisse ont été présents en cette soirée inaugurale du Fifog qui cette année fait la part belle à la créativité féminine et à la jeunesse notamment dans les pays d’Orient.
Pour cette édition, plus de 100 films dont 40 réalisés ou co réalisés par des femmes, sont issus de 30 pays avec 80 invités d'Orient et d’Occident. Et pourtant moins de la moitié des films programmés (40 films) sont réalisés par des femmes.
Selon Tahar Houchi, également réalisateur, «ce chiffre prouve la difficulté à trouver une parité» en faveur des femmes dans un univers dominé par les hommes. Selon lui, en harmonie avec le thème de cette édition 2018, « El jaida » a été choisi pour l'ouverture, car «de toutes les œuvres réalisées durant les deux dernières années, ce film tunisien a été «le plus proche de la thématique» de la femme, au cœur du FIFOG 2018. C’est un film réalisée par une femme sur les femmes mais c’est aussi une œuvre qui selon l’estimation du comité d’organisation du FIFOG est parmi les longs-métrages qui n'ont pas bénéficié d’assez de visibilité.
La grande particularité de cette édition est de présenter des films d'Orient qui sont le reflet d'une société largement identique sur certains aspects de la vie et spécialement la condition et le vécu des femmes souvent marginalisées et en situation de faiblesse à plus d'un égard. L'objectif étant de promouvoir et de redonner une certaine justice morale et sociale à ces femmes face à un état général d'injustice latente dans le monde.
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