Le gouvernement se prépare au pire, il n’exclut pas de recourir à la réquisition (hôtels et cliniques)
Après avoir sommé les Tunisiens à respecter les consignes de confinement sanitaire général et pris des mesures y compris coercitives à cet effet, le gouvernement tunisien se prépare au pire même s’il fait tout pour que la courbe des contaminations et celle des décès s’aplatissent pour pouvoir prendre en charge dans les meilleures conditions les cas dont le nombre va accroître inexorablement.
Dans l’objectif de devoir contraindre les personnes dépistées positives au Covid-19 à un isolement obligatoire, une trentaine d’hôtels et de résidence ont été mises par les hôteliers à la disposition du ministère de la Santé à cet effet. Mais ce nombre est jugé insuffisant. C’est pourquoi, le ministère du Tourisme et la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie ont adressé des correspondances aux grands groupes ainsi qu’aux propriétaires d’hôtels pour leur demander de mettre leurs établissements de bon gré à la disposition du ministère de la Santé. Au cas où les réponses ne seront pas à la mesure des demandes formulées, le gouvernement n’exclut pas de recourir à la réquisition des hôtels.
D’autre part, en raison du faible nombre de lits de réanimation dans les établissements hospitaliers publics, des pourparlers sont en cours avec les cliniques privées pour que leurs équipements puissent être utilisés en cas d’engorgement des hôpitaux. Après avoir fixé le tarif de la journée d’hospitalisation en réanimation à 3500 dinars, la chambre nationale syndicale des cliniques privées a revu son tarif à la baisse en comptant 2500 dinars, ce qui est selon elle le prix de revient plancher.
Là aussi le gouvernement n’exclut pas de recourir à la réquisition, car il estime que la solidarité nationale doit jouer pleinement et qu’ici comme ailleurs l’entraide et la mise en commun des potentialités existantes doivent être de rigueur. La réquisition se fait conformément à une loi. A cet effet, le chef du gouvernement a été habilité par une loi adoptée par l’Assemblée des représentants du peuple d’une délégation de pouvoir en vertu de laquelle il peut prendre un décret-loi dans ce domaine, rappelle-t-on.
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