Le gouverneur de Sousse à Nice : Ces responsables de la honte
C’est le sujet numéro1 sur les réseaux sociaux : l’intervention du gouverneur de Sousse Adel Chlioui à la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de Nice organisée vendredi à l’occasion du 1er anniversaire de cet événement tragique. Toute la France, toute l’Europe étaient tournées vers cette cérémonie diffusée en direct sur toutes les télévisions du monde.
En effet l’aréopage présidant à cet hommage était formé autour du président français Emmanuel Macron de personnalités de premier plan. De plus les Français savent organiser dans l’émotion et le recueillement ce genre d’événements. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette diffusion télévisée en ce jour férié un record d’audience.
Que le maire de Nice Christian Estrosi ait tenu à associer la ville tunisienne de Sousse à cet hommage est tout à son honneur. D’abord la Perle du Sahel est liée par un accord de jumelage avec la capitale des Alpes Maritimes. De plus Sousse, ville touristique comme sa jumelle française a été visée, elle aussi le 25 juin 2015, par un attentat meurtrier dont le bilan fut lourd en pertes humaines.
Mais pourquoi est-ce le gouverneur de Sousse qui ait été délégué pour représenter la ville à cette cérémonie. Il n’est pas le maire ni un édile de la ville. Ses responsabilités à la tête de l’administration régionale ne lui conféraient pas le droit de s’autoproclamer représentant de la ville.
Du reste l’homme taciturne, à la mine renfrognée n’était pas le visage avenant qui pouvait laisser accroire que Sousse est une belle ville, berceau du tourisme tunisien et lieu de villégiature attractif pour les voyageurs. Mais à sa lecture du texte pourtant bien écrit, on s’est rendu compte des limites de l’homme.
Dès l’entame, il a déformé le nom de son hôte pourtant facile à prononcer avant de baragouiner de façon incorrecte et inintelligible. Quelle honte de voir un responsable tunisien dont la charge est haute massacrer la langue qui nous sert de moyen d’ouverture sur le monde de cette manière.
En 2020 pour le cinquantenaire de la Francophonie dont le président Habib Bourguiba fut l’un des initiateurs, la Tunisie aura à accueillir le Sommet de l’OIF. Est-ce de cette manière qu’on peut s’apprêter à ce genre de grand événement.
Les Tunisiens éberlués, ébahis ne savaient pas où se mettre après ses secondes fatidiques heureusement courtes dont monsieur le gouverneur avait fait mauvais usage. Certains avaient suggéré qu’il était plus convenable qu’il ait parlé en arabe. Il y a bien la traduction simultanée pour ça. Mais l’effet aurait été dévastateur pour un pays qui se disait francophone.
Mais tous avaient trouvé que le gouverneur n’était pas à sa place. A l’évidence, le choix n’était pas heureux et le casting tout à fait mauvais.
La question qui se pose nécessairement est celle-ci : qui est le responsable de ce choix. Le Chef du gouvernement a-t-il eu son mot à dire ? La présidence de la république responsable de la politique étrangère a-t-elle été consultée ? Et l’ambassade de Tunisie à Paris ou le Consulat général de Nice ont-ils donné un avis sur le sujet.
Encore une fois, une occasion au cours de laquelle la Tunisie aurait pu briller de mille feux a été ratée. Quelle belle image ça aurait été si on avait choisi une belle femme bien représentative de Sousse bien apprêtée avec un beau texte à la clé écrit si nécessaire par un de nos poètes francophones.
Mais pour cela il aurait fallu se préparer à l’événement longtemps à l’avance et bien choisir les personnes idoines. Mais ce n’est ni dans la précipitation ni dans l’improvisation que cela puisse se faire.
Dire que le gouverneur fut un mauvais choix ne suffit pas. Il faut aller au fond des choses et mettre les mécanismes nécessaires pour que de tels ratages soient évités à l’avenir.
Car il y va de l’image de la Tunisie. Son prestige est aussi à ce prix.
RBR
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