Le « Mashrou3 » claque la porte du « Document de Carthage »
Le secrétaire général de Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, a annoncé, officiellement, jeudi, le retrait de son parti du Document de Carthage.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi 18 janvier 2018, Mohsen Marzouk a, également, déclaré que son parti ne soutient désormais plus le gouvernement d’union nationale. Il a, dans ce sens, appelé à réviser « le processus du Document de Carthage » et à former un gouvernement de compétences nationales, dont les membres ne présenteront pas aux prochaines élections.
Le Document de Carthage est « dépassé », a-t-il dit, et “ne constitue plus un cadre idoine pour l’application des accords convenus”.
Selon lui, le gouvernement de coalition Ennahdha/Nidaa est désormais incapable d’apporter des solutions pour sortir le pays de la crise, et ce « malgré les efforts déployés du chef du gouvernement et des ministres indépendants ».
Mohsen Marzouk a, d’autre part, appelé à la tenue d’une conférence nationale pour, en premier lieu, « rectifier le processus » et concevoir de nouvelles bases consensuelles entre organisations nationales et forces politiques, dans le but de réviser la politique économique et sociale à court terme, pour les années 2018 et 2019 et se mettre d’accord, en second lieu, sur l’élaboration d’une une vision claire à moyen terme.
D’après lui, des réformes doivent être apportées sur les régimes politique et électoral dont il faut débattre au cours de cette conférence nationale.
Mohsen Marzouk a, aussi, appelé toutes les parties politiques et sociales, y compris les partis au pouvoir, à mettre en place un gouvernement de compétences nationales indépendantes, dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections. Les alliances politiques au sein du « gouvernement partisan » actuel œuvrent « contre l’intérêt général de l’Etat », selon Mohsen Marzouk.
Le gouvernement de compétences nationales indépendantes, a ajouté Mohsen Marzouk, devrait mettre en place des réformes urgentes pour surmonter la crise économique, sociale et fiscale, poursuivre, de manière sérieuse et objective, la lutte contre la corruption, garantir la transparence de l’opération électorale et la neutralité de l’administration et des médias et contrôler l’action associative.
Il a, également, appelé à préparer, dans les plus brefs délais, une loi de finances complémentaire pour 2018, de manière à fournir des solutions alternatives pour réaliser la stabilité sociale et économique.
La proposition de « changer le processus et le cheminement en Tunisie » et de mettre en place un gouvernement de compétences indépendantes est une manière « de tirer la sonnette d’alarme » et une tentative de notre part de sauver le régime en place qui, selon lui, est « en rupture » totale avec les citoyens.
D’après Mohsen Marzouk, « si aucun nouveau processus n’est mis en place, il sera difficile de sortir de la crise ».
Votre commentaire