Le Nigérian Akinwumi Adesina devient le nouveau patron de la BAD
En une journée et comme prévu, le nouveau président de la Banque africaine de développement a été élu lors de l'assemblée annuelle de l’institution financière. Le nouveau patron de la BAD s’appelle Akinwumi Adesina.
Il va falloir désormais retenir le nom d’Akinwumi Adesina sur la scène économique africaine. Agé de 55 ans, ce Nigérian était tout sourire ce jeudi soir sur le plateau du palais des congrès à l’hôtel Ivoire où le président du conseil des gouverneurs, l’Ivoirien Albert Mabri Toikeusse, a annoncé son élection à la tête de la BAD.
Une élection nette et sans bavure. Au terme du dernier tour de scrutin, Akinwumi Adesina a remporté la majorité des suffrages avec 58,10 % des voix, loin devant le Tchadien Bedoumra Kordjé, 30 %, et la Cap-Verdienne Cristina Duarte qui n’aura obtenu que 10 % des votes.
Lors de son discours, le nouveau patron de l’institution financière africaine de développement a rendu un chaleureux hommage à son prédécesseur, le Rwandais Donald Kaberuka qui lui passera le relais en septembre. Il a également salué la ministre des Finances du Nigeria, sa compatriote Ngozi Okonjo-Iweala, qui l’a soutenu activement durant toute la campagne qui a précédé l’élection.
A présent, le plus dur reste à faire pour Akinwumi Adesina que l’on dit aussi compétent sur les questions de finances que d’infrastructures ou d’agriculture. C’est d’ailleurs sur ce dernier chapitre que cet agronome s’est illustré dans son pays en permettant au Nigeria d’accroître considérablement ses rendements agricoles. C’est aussi sur les rendements du continent que l’on observera à présent les options de financement qu’il prendra au nom de la BAD.
Un parcours sans faute
« Un économiste réformiste, passionné par la lutte contre la pauvreté en Afrique ». C'est par cette profession de foi que cet homme, toujours souriant et portant invariablement des noœds papillon, se définit dans le portrait qu'il a adressé aux gouverneurs de la banque.
Akinwumi Adesina passe pour avoir été l'homme qui a révolutionné l'agriculture au Nigeria en réduisant notamment le phénomène de corruption dans le domaine des achats d'intrants. L'effet immédiat s'est fait ressentir par une augmentation conséquente de la production agricole dans un pays de 170 millions d'habitants aux besoins alimentaires énormes. « Je ne crois pas en de petits projets isolés qui permettent simplement de gérer des problèmes sans les résoudre, mais plus à des solutions qui marchent à l'échelle de millions de personnes », déclare-t-il pour exposer sa vision pour l'Afrique.
Parfaitement francophone, ayant écrit de nombreux essais et ouvrages sur les questions de développement et ancien vice-président de l'Alliance pour la révolution verte en Afrique, sa carrière se déroule comme un long parcours sans faute. Des arguments et des qualités qui ont visiblement séduit les 80 actionnaires de la BAD puisqu'au fil des six votes successifs qui ont eu lieu jeudi, Akinwumi Adesina a toujours fait la course en tête des suffrages face à ses sept concurrents.
Seul handicap : au cours de son brillant parcours, Akinwumi Adesina n'a jamais approché le monde de la banque ou de la finance.(Rfi)