Le procès intenté contre les députés s’apparente à un règlement de compte (collectif de défense)
’’Intenter un procès contre des parlementaires s’apparente à une forme de règlement de compte envers les adversaires politiques’’, a estimé le collectif de défense des députés de l’Assemblée des représentants du peuple.
Lors d’une conférence de presse, lundi, à Tunis, le collectif de défense a appelé les forces civiles et politiques à se serrer les rangs afin de mieux lutter contre “les pratiques adoptées par l’exécutif pour faire le procès du pouvoir législatif, élu par le peuple”.
L’article 80 de la Constitution permet au parlement de poursuivre ses activités et de demeurer en réunion permanente, rappelle le collectif.
Pour Me Abderrazek Kilani, les magistrats sont appelés à traiter cette affaire en toute neutralité. “Les peines encourues par les députés peuvent aller jusqu’à la peine de mort, alors qu’ils n’ont fait qu’accomplir leur devoir législatif”, a-t-il dit.
Selon Abderrazek Kilani, les députés entendus vendredi dernier et qui seront, également, auditionnés mardi devant le procureur de la République, et jugés en comparution immédiate, sont attachés à leur immunité parlementaire et à “la suprématie de la Constitution qui annule tous les décrets-loi”.
Les députés sont poursuivis pour tentative de coup d’Etat.
De son côté, Ahmed Néjib Chebbi, avocat et homme politique, a indiqué que les députés sont attachés à la décision prise lors de la plénière du 30 mars dernier et relative à la levée des mesures exceptionnelles”, affirmant qu'”il n’y aura pas de retour en arrière”.
“Les députés ont fait ce qu’ils avaient à faire et c’est maintenant à la société civile de porter l’affaire à l’opinion publique nationale et internationale”, a-t-il souligné, appelant les forces politiques à surmonter leurs différends et unifier les rangs pour sortir la Tunisie de la crise financière et sociale à laquelle elle fait face.
Pour sa part, Me Béchir Essid a estimé que l’affaire des députés est “politique par excellence”, déplorant le fait que la Tunisie “en arrive à une telle situation”.
Le porte-parole des députés accusés de tentative de coup d’Etat, Samir Dilou, a affirmé que les parlementaires “ne craignent pas le procès”, relevant qu’ils “n’exerceront aucune pression sur les magistrats qui subissent déjà, de leur côté, menaces et pressions”.
Réunis, le 30 mars dernier, en séance plénière “virtuelle”, 116 députés du parlement suspendu ont approuvé un “projet de loi” n°1 de l’année 2022, portant suppression des mesures d’exception et des décrets-lois présidentiels prises depuis le 25 juillet 2021.
Ont pris part à la plénière qui s’est tenue en visioconférence et présidée par Tarek Ftiti, deuxième vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, des députés des groupes parlementaires du mouvement Ennahdha, du parti “Qalb Tounes”, de la coalition “al-Karama” et du parti “Tahya Tounes” ainsi que d’autres députés indépendants.
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