Tunisie : la tendance inquiétante à dénigrer les réussites nationales

En octobre 2015, la Tunisie recevait le Prix Nobel de la Paix pour le rôle crucial de son quatuor national dans la préservation de la démocratie. Mais alors que ce succès aurait dû unir et inspirer le pays, certains Tunisiens ont choisi de le minimiser ou de le banaliser, reproduisant un phénomène récurrent : la tendance à dénigrer les réussites nationales, qu’elles soient politiques, sociales ou sportives.
Le 9 octobre 2015 restera gravé dans l’histoire de la Tunisie comme un jour de reconnaissance internationale sans précédent. La Commission du Prix Nobel de la Paix, basée à Oslo, a attribué la prestigieuse distinction au quatuor médiateur du dialogue national, regroupant : l’UGTT, l’UTICA, l’Ordre des avocats de Tunisie et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.
Cette récompense venait saluer le rôle historique de ces institutions dans la sauvegarde du pays après la chute du régime de Ben Ali, à un moment où la Tunisie, comme beaucoup de ses voisins arabes, risquait de sombrer dans le chaos et la violence.
Pourtant, le constat est amer. Alors que d’autres peuples affichent et célèbrent leurs succès sur la scène internationale, certains Tunisiens ont choisi de minimiser ce prix historique, reproduisant un schéma récurrent : le dénigrement de leurs propres réussites.
Le Prix Nobel de la Paix a été, à tort, banalisé et sous-estimé, une tendance qui s’observe trop souvent avec les réussites nationales, qu’elles soient politiques, sociales ou sportives.
L’exemple le plus frappant est celui de l’équipe nationale de football, qualifiée pour la troisième fois consécutive à Coupe du Monde consécutive et pour la septième fois depuis 1978. Malgré l’ampleur de cet exploit sportif, l’enthousiasme public et la valorisation officielle sont restés modestes, à l’image du traitement réservé au Prix Nobel.
Dénigrer ces succès n’est pas anodin. Minimiser nos victoires nationales affaiblit la confiance collective, freine l’élan citoyen et peut même nourrir l’apathie politique et sociale. Ces moments de gloire, qu’ils soient politiques, sportifs ou culturels, devraient être des vecteurs d’unité et d’inspiration, pas des sujets de banalisation ou de critique gratuite.
Le Prix Nobel de la Paix 2015 n’est pas seulement une récompense internationale : il constitue un appel à la responsabilité collective des Tunisiens. Il rappelle que la préservation de la paix et de la démocratie exige un engagement constant, et que sous-estimer ces réussites, même modestes, revient à fragiliser le pays lui-même.
En fin de compte, ce prix devrait servir de vecteur d’unité, de fierté et d’espoir pour les générations actuelles et futures. Reconnaître et célébrer nos succès nationaux, plutôt que de les minimiser, est le véritable moyen de construire une Tunisie forte et respectée sur la scène internationale.
Brahim OUESLATI
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