Le rôle de l'agriculture en Tunisie

Nous profitons de la célébration de la Journée nationale de l'agriculture et de la pêche, aujourd'hui 12 Mai 2008, pour confirmer

le rôle de premier plan qu'assume le secteur agricole dans le processus de développement économique du pays, lequel contribue à la réalisation des équilibres économiques, à la création d'emplois, au développement régional et à la garantie de la sécurité alimentaire.

L'agriculture tunisienne ne cesse d'enregistrer des indicateurs probants qui s'attestent à travers sa contribution à hauteur de 13 pc du PIB, de 10 pc de l'effort national en matière d'exportation, de 16 pc des emplois et de 11 pc des investissements globaux, de même qu'elle assure un revenu (entier ou partiel) à 516 mille exploitants agricoles et à 60 mille marins-pêcheurs.

Les mesures décidées en faveur du secteur en 2007 et qui se sont axées sur la maîtrise de l'exploitation des terres domaniales et des ressources naturelles, la garantie des crédits, l'encadrement de la petite agriculture, la promotion de la production agricole et le relèvement de la compétitivité du secteur, ont permis de réaliser des résultats positifs dans les domaines de l'investissement, de la production et de l'exportation.

Les investissements réalisés dans le secteur agricole en 2007 ont atteint près de 921 millions de dinars contre 912 MD en 2006.

Les investissements privés se sont élevés à 547 MD (59 pc des investissements globaux). Le niveau de la production a atteint 3206 MD en 2007, aux prix constants de 1990, contre 3098 MD en 2006.

En dépit de la hausse enregistrée au niveau de la valeur des importations alimentaires (56 pc en 2007), en raison de l'accélération du rythme d'importation de certains produits alimentaires et de l'augmentation de leurs prix à l'instar du blé, de l'orge et du maïs, la production a eu un impact des plus positifs sur la situation de la balance alimentaire, le taux de couverture des importations par les exportations s'étant élevé à 79 pc.

Cette approche s'inscrit au coeur de la politique agricole adoptée en Tunisie tunisienne qui s'appuie sur le principe de la prospection de l'avenir et de l'interaction avec son environnement mondial, afin de s'adapter aux mutations qui interviennent sur la scène mondiale et de relever les défis qui se posent.

Les principales réformes initiées en faveur du secteur de l'agriculture et de la pêche ont concerné sa structuration, sa mise à niveau, l'amélioration de l'environnement général de l'activité agricole, le développement des secteurs de production et la protection des ressources naturelles.

Des efforts soutenus ont été, ainsi, axés sur le renforcement de l'opération d'assainissement des terres collectives et la structuration des terres domaniales, tout en adoptant plusieurs formules favorisant leur exploitation par des investisseurs nationaux et étrangers.

D'autres mesures sont venues renforcer la protection des réserves foncières, notamment de l'exploitation des terres agricoles à des fins non agricoles, grâce à la mesure présidentielle annoncée le 12 mai 2007 et relative à l'actualisation des cartes de protection des terres agricoles.

Aussi, les efforts déployés en matière de mise à niveau du secteur se sont-ils orientés vers la multiplication des programmes visant à faire des structures professionnelles un axe fondamental pour la promotion de la production, l'amélioration de la qualité et la maîtrise de sa commercialisation à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

S'agissant de la mise à niveau des exploitations agricoles, l'année 2007 a été marquée par l'annonce d'une mesure relative à la mise à niveau d'un premier groupe d'exploitations exportatrices en les faisant bénéficier d'incitations au titre des investissements immatériaux. Ce programme entrera effectivement en vigueur au cours de 2008.

De même, l'action menée en vue de renforcer la sécurité sanitaire et la qualité des produits agricoles, s'est poursuivie en 2007 par la mise en place d'un système de qualité.

C'est ainsi que les méthodes de contrôle vétérinaire ont été actualisées et certifiées pour les entreprises de production, de transformation et de conditionnement des produits animaux.

En outre, une opération pilote a été réalisée pour marquer les bovins et un système de suivi de la traçabilité des animaux a été mis en place.

Par ailleurs, un cahier de charges modèle relatif aux produits agricoles biologiques a été publié. L'exploitation effective de la carte agricole se poursuit, tout en la mettant à profit sur le plan local pour orienter les agriculteurs vers des activités adaptées aux ressources naturelles disponibles dans chaque région.

Les interventions en matière d'amélioration de l'environnement général de l'activité agricole ont été axées sur l'investissement, le financement, l'assurance agricole, la recherche scientifique, la formation et la vulgarisation agricole.

Pour ce qui est des mesures adoptées en matière d'encouragement à l'investissement agricole, les efforts se sont basés sur l'adaptation des encouragements aux spécificités des activités agricoles ainsi que sur le relèvement de la prime à l'investissement, consacrée à l'acquisition de tracteurs et de moissonneuses-batteuses.

En ce qui concerne le financement de l'activité agricole, l'Etat a oeuvré à soutenir les mesures adoptées en matière d'investissement en appliquant une politique de crédits souple qui prend en compte les spécificités de cette activité.

C'est ainsi que le coût du crédit agricole à moyen terme a été abaissé et que le montant des crédits destinés à l'acquisition d'unités de pêche du poisson bleu, a atteint 300 mille dinars.

La révision du cadre législatif relatif à l'assurance agricole a été entamée en 2007, afin d'élargir ses interventions et de renforcer les assises financières des compagnies. En effet, des réductions ont été décidées (allant jusqu'à 20 pc) au profit des agriculteurs lors de la conclusion d'une assurance groupe et de l'adhésion individuelle à des contrats qui se renouvellent chaque année et ce en vue de pallier à l'éparpillement des exploitations agricoles.

Concernant la recherche scientifique agricole, les interventions ont porté sur le renforcement de la recherche au plan régional à travers la création de centres régionaux de recherche dans l'agriculture des oasis.

De même, un centre de recherche est en cours de réalisation. Ce centre, qui couvrira les gouvernorats de Sidi Bouzid, de Kasserine et de Kairouan, aura pour missions d'assurer des recherches dans les domaines des pâturages, des arbres fruitiers, des légumineuses en irriguée, de l'élevage et des plantes médicinales.

En outre, une évaluation globale de la stratégie de la recherche scientifique agricole a été lancée en 2007, ce qui permettra de mettre en place une deuxième stratégie, destinée à renforcer les résultats du programme décennal (1999-2008) qui tend à impulser la contribution de la recherche agricole au développement agricole et à la sécurité alimentaire.

Cette orientation a permis la création de 7 pôles régionaux de recherche-développement dans le domaine de l'agriculture.

Par ailleurs, différentes stratégies ont été réalisées concernant les produits de base, dont certains ont bénéficié d'un suivi particulier leur assurant de meilleures conditions lors des campagnes de production.

En ce qui concerne le secteur céréalier (2006-2007), les prix des céréales à la production ont été augmentés, outre l'octroi de crédits complémentaires pour les opérations de fertilisation et de traitement des mauvaises herbes et des maladies fongiques.

En plus, la stratégie céréalière a été révisée, et un programme national pour la promotion du secteur a été mis en place.

Les mesures décidées à cet effet, visent à maîtriser l'exploitation par les agriculteurs et notamment les petits exploitants, de toutes les potentialités offertes en matière de grandes cultures, en vue de les aider à améliorer le rendement de leur production.

Pour ce qui est de l'étape de l'après-production, un programme national de mise à niveau des circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche a été arrêté et une classification de plusieurs produits agricoles a été entamée en janvier 2007, en concrétisation de la décision présidentielle prise dans ce domaine.

Sur un autre plan, des efforts soutenus ont été consentis afin de dynamiser les exportations, en tant que meilleure voie pour valoriser la production agricole.

L'année 2007 a, en effet, été celle de l'entrée en vigueur des contrats de production et d'exportation, ce qui a contribué au renforcement de la complémentarité entre la production, le conditionnement et l'exportation, et l'amélioration du positionnement sur le marché européen.

La question de la protection du secteur agricole contre les phénomènes naturels a toujours suscité toute l'attention des responsables du secteur.

Ainsi, une étude approfondie a été réalisée sur les changements climatiques et leurs répercussions sur le secteur agricole et les écosystèmes, en vue d'identifier ces risques et les moyens d'y faire face. Cette étude a permis de proposer une stratégie sur le long terme ''à l'horizon 2030'' visant à maîtriser la gestion des changements climatiques et leurs effets sur le secteur agricole.

T.A.P