Le scandale du vote du statut de la BCT
Le résultat du vote sur le nouveau statut de la Banque Centrale de Tunisie a provoqué un vrai séisme dans le paysage politique tunisien qui risque d’avoir d’imminentes répercussions sur la composition du gouvernement.
De nombreux observateurs voient en effet très mal comment le parti Afek pourra continuer à faire partie d’un gouvernement, alors qu’il n’adhère pas à sa politique et qu’il essaye même de faire saboter ses projets, comme cela a été avec ce fameux nouveau projet du statut de la BCT.
Un projet qui aurait facilement pu tomber, n’eût été le soutien de certains députés de l’opposition qui lui ont accordé leur voix pour passer inextrémis avec 73 pour (il aurait échoué avec 72).
Ainsi donc, dans cette gabegie politique tunisienne, certains composants de la coalition gouvernementale s’opposent au projet du gouvernement.
Le député Mehdi Ben Gharbia, qui s’est exprimé sur les ondes de Mosaïque Fm sur le résultat de ce vote, a résumé ce paradoxe en considérant ce qui s’est passé comme un vrai scandale.
Dans son intervention, le député au sein de l’ARP a rappelé que ce projet de loi sur lequel les députés de la coalition au pouvoir et le gouverneur de la BCT ont travaillé, est passé in extremis car quelques-uns de ces mêmes députés ont essayé par la suite, dans une manœuvre surprenante, à le faire tomber malgré son importance dans l’amélioration de la position de la Tunisie et dans la facilitation des négociations avec les organismes monétaires internationaux pour l’obtention de crédits.
Ben Gharbia a aussi rappelé : «Les députés de la coalition au pouvoir et le gouverneur de la Banque centrale ont travaillé pendant de longs mois sur ce projet de loi. Durant toute cette période, personne ne s’est opposé au projet qui a été longuement débattu dans la commission pour que certains viennent finalement surprendre tout le monde au moment du vote. Alors qu’ils savaient que si le projet n’était pas passé, les répercussions auraient été catastrophiques pour le pays. La visite du ministre des Finances et du gouverneur de la Banque centrale à Washington pour assister au congrès annuel du FMI n’aurait eu plus aucun sens.»
Ben Gharbia a conclu que les manœuvres pour faire tomber le projet visaient clairement le gouvernement de Habib Essid.
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