Le scénario de la soirée : Kaïs Saïed se penche sur la production du phosphate à Gafsa

Comme chaque soir depuis une semaine nous avons eu droit ce lundi à une allocution présidentielle consacrée cette fois-ci à la production du phosphate dans la région de Gafsa.

La mise en scène est la même : le président Kaïs Saïd invite à le rencontrer une personne pour lui faire sa leçon. Cette fois-ci, il s’agit de Zakia Latrache, présentée par la page officielle de la présidence de la République qui publie la vidéo de la rencontre comme « activiste de la société civile » à Gafsa. On apprendra par le président lui-même qu’elle fut la responsable de sa « campagne explicative » la dénomination qu’il préfère à la campagne électorale présidentielle de 2019.

Dans son allocution de cinq minutes, Kaïs Saïed se félicite du retour de la production du phosphate dans la région de Gafsa après une interruption. « De second producteur mondial de phosphate, nous sommes devenus un pays importateur » a rappelé Saïed qui a pointé du doigt un député qu’il n’a pas voulu nommer qui s’est approprié le transport par ses camions du phosphate et qui fait bloquer le transport par chemins de fer qui est nettement moins onéreux.

Il a appelé à ce que les sommes indues perçues par ce député reviennent au peuple tunisien. "L’immunité parlementaire ne saurait donner lieu à l’impunité », a averti le chef de l’Etat.

A l’évidence ce genre de scénarios va se répéter quotidiennement et on voit mal Kaïs Saïed nommer de sitôt un chef du gouvernement qui risque de partager avec lui la vedette.

Pour l’audience de ce jour manquaient le ministre de l’énergie et des mines ainsi que le PDG de la Compagnie des phosphates de Gafsa(CPG) eux seuls pouvaient changer le cours des choses.

Il est certain que l’interlocutrice du chef de l’Etat n’a aucun moyen pour assurer la reprise de l’activité d’extraction des phosphates dans le bassin minier.