Le système financier mondial a été conçu par les pays riches, largement à leur profit !

Le système financier mondial a été conçu par les pays riches, largement à leur profit !

Par Amine BEN GAMRA

Il est peut-être temps pour l’UE et les États-Unis de prêter main forte à la Tunisie. De nouvelles turbulences en Tunisie, alors que le pays ne parvient pas à se réformer et tombe dans une pauvreté encore plus grande, ne feraient qu’accélérer le rétrécissement stratégique déjà évident dans les relations entre l’UE et les pays du Maghreb.

En effet, la Tunisie est un pays de transit pour les migrants qui cherchent à atteindre l’Europe. L’UE travaille avec la Tunisie pour renforcer la coopération en matière de gestion des frontières et de lutte contre l’immigration illégale. Sauf que, ces derniers temps, la relation des deux parties a connu une tension au sujet de ce phénomène.

Si l’UE avait compris la véritable nature de la gouvernance corporatiste de la Tunisie et n’avait pas été aussi dépendante des analyses économiques du FMI et de la Banque Mondiale lorsqu’elle a évalué la situation du pays, elle aurait pu faire preuve de plus d’imagination dans sa réponse.

Mais malheureusement le système financier mondial a été conçu par les pays riches, largement à leur profit

Pendant trop longtemps, l'Afrique a été réduite à n'être qu'un simple fournisseur de matières premières et de produits agricoles pour l'Europe, les États-Unis, la Russie et, aujourd'hui, la Chine. Mais son potentiel créatif reste inexploité et sa capacité à fabriquer des produits à valeur ajoutée est limitée. Le sens des flux commerciaux n'a pas tellement évolué depuis l'époque coloniale. La richesse reste encore continuellement transférée de la périphérie de l'Afrique vers les centres industrialisés et de plus en plus numérisés. Une situation a entraîné la pauvreté d'une grande part de la population. 

Des investissements anticycliques sont nécessaires pour stimuler les économies et les échanges commerciaux. La reconstruction des économies est l'occasion de les rendre plus durables et résilientes. Les gouvernements devraient pouvoir investir dans la santé et l'éducation de la population, qui sont les clés du bien-être futur. Trop souvent, la dette ne le permet pas. Au cours de la pandémie, le nombre de pays à faible revenu exposés au surendettement a doublé. Beaucoup d'entre eux se trouvent en Afrique. En l'absence de réserves publiques pour la mise en œuvre de plans de relance économique, les écarts de développement risquent de se creuser, obligeant de plus en plus de personnes à quitter leur foyer à la recherche d'un travail pour survivre.

Le développement économique est difficile quand les pays manquent de ressources, croulent sous la dette et se battent toujours avec l'injustice historique d'une réponse inégale au Covid-19

Une aide de quelque 500 milliards de dollars par an pour les plus pauvres, coincés dans des cercles vicieux qui empêchent la réforme de leurs économies et la remise à flot des systèmes d'éducation et de santé.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

Votre commentaire