Le Tunisien Makram Akrout, lauréat de la "Meilleure baguette de Paris", ne livrera pas l’Elysée

Le Tunisien Makram Akrout, lauréat de la "Meilleure baguette de Paris", ne livrera pas l’Elysée

Makram Akrout ne livrera pas ses baguettes à la table du président de la République. Ce lundi, l’Élysée indique que « ce n’est pas prévu. L’Élysée n’a pas pris contact avec ce monsieur », comme elle le fait habituellement. Et de préciser : « Ce n’est pas automatique que le lauréat de la meilleure baguette de Paris livre l’Élysée ». Pourtant, samedi, l’Élysée twittait « Bravo ! (…) Comme le veut la tradition, il fournira du pain à l’Elysée pendant un an ». « Je pense que cette décision est une première ! », glisse de son côté Franck Thomasse, du syndicat des boulangers du Grand Paris.

La décision couvait… Samedi, Emmanuel Grégoire, le bras droit (PS) d’Anne Hidalgo soufflait : « Cela pose un sujet sur la livraison de l’Elysée si d’aventure c’était un personnage qui avait eu des expressions malheureuses ». L’hôtel de Ville avait d’ailleurs saisi la Préfecture de police « pour savoir si des enquêtes sont en cours ».

Dimanche 26, après le sacre de ce concours, aux accents de gastronomie et de savoir vivre à la française, orchestré par la ville depuis 28 ans et le syndicat des boulangers du Grand Paris, Makram Akrout, qui régale au 54, boulevard de Reuilly (XIIe), a été happé dans une polémique surgie sur les sites d’extrême droite.

Absent lors de la remise de son prix

Ses internautes ont exhumé des posts « haineux », « anti-français liés à des islamistes », que le boulanger n’a pas écrit lui-même mais relayés ces deux dernières années : « La France encourage et propage la décadence dans nos pays pour protéger ses intérêts colonialistes et nous pousse à nous éloigner de la religion et des valeurs islamiques », ou « Nous avons pleuré pour Charlie Hebdo et pour Notre-Dame mais du côté de la France, ils ne pleurent pas ces chiens lorsqu’on se moque du maître de la création, Allah ».

Makram Akrout avait dit à Franck Thomasse - venu lui demander des explications - que « son compte avait été piraté ». Son avocate Sylvia Lasfargeas qui s’insurgeait d’une campagne « nauséabonde » avait ensuite temporisé auprès de l’AFP… « Comme bien des internautes, il a pu partager dans le passé des contenus publiés sur les réseaux sociaux sans en saisir toute la teneur ». Et affirmait au contraire « l’attachement » du boulanger « à la France et son adhésion à tous ses principes fondamentaux de liberté, égalité et fraternité »

Samedi, le lauréat, « détruit par cette histoire et ce déferlement de messages de haine qui s’abattent sur lui », ajoute l’avocate, n’est pas venu chercher son prix, lors de la Fête du pain, sur le parvis de Notre Dame. Il s’est fait représenter par son meunier.Lire la suite ICI

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