« L’éducation à la citoyenneté » au centre du 4ème forum ADENAUER

Pendant longtemps, l’éducation à la citoyenneté a été considérée, en Tunisie, comme un simple concept d’éducation qui a pour objet la prise de conscience de son identité, la défense de sa patrie, la connaissance de ses droits et devoirs de citoyen. Un concept qui relève d’un enseignement de notions stables et durables dans le cadre d’une discipline scolaire qui est l’instruction civique.
Or, les changements survenus depuis les années 1990, dont, notamment, la « Troisième vague de démocratie » faisant suite à la fin de l’apartheid en Afrique, ou encore à la chute du mur de Berlin, le Printemps Arabe ou encore l’essor des TIC, ont fini par montrer la difficulté de définir la citoyenneté comme une donnée stable. De fait, les modèles, dans un même pays, sur des choses aussi élémentaires que la famille, la réussite sociale, les références au bien et au mal, les valeurs traditionnelles, etc. apparaissent de plus en plus divers.
Aussi, l’éducation à la citoyenneté est-elle de plus en plus considérée dans les pays démocratiques et ceux qui sont en transition démocratique comme un véritable projet de société qui vise non seulement à l’instauration de la paix civile, mais aussi à l’élaboration d’un idéal commun pour développer le lien social, base du vivre ensemble.
Une façon d’être qui suppose de la part des citoyens un certain nombre de compétences sur des savoirs traditionnels (l’histoire, la géographie, le droit, l’économie), ainsi qu’un savoir-faire en matière d’analyse des situations, de gestion des conflits, de repérage des enjeux aux niveaux local, national et mondial. Sans compter l’exercice des pratiques citoyennes (débat et argumentation dans un esprit critique), l’engagement dans des actions pour le développement durable, etc. et donc un minimum d’implication dans les affaires de la cité.
C’est d’abord aux institutions éducatives d’inculquer les valeurs communes de la citoyenneté active. Encore faut-il que ces valeurs ne soient pas bafouées dans la société par des comportements individuels et collectifs peu responsables qui dénoteraient d’une sclérose des mentalités.
Par ailleurs, l’éducation à la citoyenneté incombe aussi à la famille, aux médias, à la société civile et à l’Etat. Ce dernier est en effet tenu d’avoir une stratégie efficace. A ce propos, on ne peut que saluer la collaboration initiée depuis 2011 entre le ministère de l’Éducation et l’Institut Arabe des Droits de l’Homme. Sans compter la contribution de la Commission Nationale Tunisienne pour l’Éducation, la Science et la Culture, les principales agences des Nations-Unies (notamment, le PNUD, l’Unesco et l’Unicef). D’autre part, cette collaboration s’inscrit dans le cadre de la promotion les clubs d’éducation à la citoyenneté, de la formation de formateurs en la matière, de la publication de guides et autres manuels à caractère pédagogique, etc.
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