Législatives: Quelque 5,3 millions d'électeurs tunisiens convoqués aux urnes
Les Tunisiens sont appelés à voter, ce dimanche, pour des élections législatives. Les islamistes d'Ennahda et la formation hétéroclite Nidaa Tounès font office de favoris de ce scrutin crucial.
Encadrés par un vaste dispositif de sécurité par crainte d'attaques jihadistes, près de 5,3 millions d'électeurs sont convoqués aux urnes en Tunisie, ce dimanche 26 octobre, pour participer aux premières législatives depuis la révolution de 2011. Ce scrutin, qui sera suivi le 23 novembre d'une présidentielle, doit asseoir définitivement l’avènement d’un régime parlementaire, conformément à la Constitution adoptée début 2014. Le verdict des urnes est crucial pour un pays qui incarne le l’ultime espoir de transition démocratique réussie du Printemps arabe.
Pas moins de 33 circonscriptions sont concernées par ce vote qui consiste à élire 217 députés parmi les quelque 1 300 listes candidates. Selon les observateurs, deux partis partent favoris : les islamistes d'Ennahda, au pouvoir de début 2012 à début 2014, et leurs principaux détracteurs de Nidaa Tounès, une formation hétéroclite rassemblant aussi bien des anciens opposants au dictateur déchu Zine el-Abidine Ben Ali, renversé en 2011, que des caciques de l’ancien régime.
Toujours est-il que le mode de scrutin à la proportionnelle favorise les petites formations. Ainsi, les principaux partis ont d'ores et déjà admis qu'aucun ne sera à même de gouverner seul.
Reste l'inconnu de la participation, tant nombre de Tunisiens ont non seulement perdu leurs espoirs révolutionnaires mais se disent également désabusés par les batailles politiciennes qui ont retardé de deux ans ces élections.
L'instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a précisé qu'elle ne serait probablement pas en mesure d'annoncer les résultats dans la nuit de dimanche à lundi. Elle aura jusqu'au 30 octobre pour dévoiler la composition du nouveau Parlement. Les partis en lice peuvent néanmoins publier plus tôt des résultats de leur décompte des voix. En effet, pour garantir la transparence du processus, toutes les listes pourront disposer d'observateurs dans chacun des bureaux de vote, et le dépouillement se fera en public.
Côté sécuritaire, quelque 80 000 policiers et militaires doivent être déployés ce dimanche pour le scrutin. Ils étaient déjà présents en nombre à travers tout le pays depuis une semaine. Et pour cause, depuis la révolution, la Tunisie a assisté à l'essor de groupes jihadistes, responsables d'attaques ayant tué des dizaines de membres des forces de l’ordre.(France 24)