Leila Belkhiria : le COMESA, un défi majeur pour les femmes entrepreneures
Le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) représente un défi majeur pour les femmes entrepreneures pouvant leur ouvrir des perspectives pour l’exportation et l’investissement, a déclaré la présidente de la Chambre nationale des femmes entrepreneures, Leila Belkhiria.
Elle a noté que la contribution des femmes cheffe d’entreprise aux échanges commerciaux entre la Tunisie et le COMESA est infime, sans fournir des statistiques précises. Elle n’en a pas moins expliqué, dans un entretien accordé à TAP, qu’il y a des difficultés confrontées par les femmes entrepreneures quand elles font recours au marché africain, en raison notamment de l’absence d’information concernant les exigences du marché.
En revanche, la même source a signalé qu’il existe de nombreux secteurs à travers lesquels la Tunisie peut envahir le marché africain, tels que les services, l’industrie pharmaceutique, les industries alimentaires et l’artisanat, ainsi que le domaine du conditionnement ».
Par ailleurs, Leila Belkhiria a révélé que la Chambre nationale des femmes entrepreneures prévoit de participer à la 5ème édition de la foire internationale du commerce de Madagascar, les 28 et 29 juin 2024.
Sur un autre plan, la responsable a rappelé que la plateforme numérique africaine « 50 millions de femmes africaines ont la parole » a été lancée en décembre 2020 et supervisée par le ministère de la Femme. Ce projet a pour objectif de soutenir les femmes africaines dans le domaine de l’entrepreneuriat et à assurer leur autonomisation économique et sociale.
D’autre part, Belkhiria a souligné l’importance du partenariat entre les secteurs public et privé, ainsi que l’élaboration d’une stratégie intégrée permettant aux femmes cheffes d’entreprises d’accéder aux marchés africains, relevant que la Tunisie pourrait être un trait d’union entre le marché africain et le marché européen ainsi que le Moyen-Orient. Il convient de rappeler que la Tunisie a signé en juillet 2018, un accord d’adhésion au COMESA.
Cet accord est entré officiellement en vigueur en juin 2019, alors que la zone de libre échange est ouverte devant les produits tunisiens depuis janvier 2020.
Aujourd’hui, de par la grande fragmentation de ses marchés, l’Afrique pèse relativement peu dans le commerce mondial. 50% des pays ont un PIB de 10 milliards USD, 30% sont enclavés et n’ont pas d’accès à la mer, et 15% des exportations sont intra-africaines.
Selon la ZLECAF, en 2050, la population africaine devrait atteindre 2,4 milliards d’habitants, près de 50% ayant moins de 25 ans. D’autre part, l’adoption rapide des technologies fera de l’Afrique un leader mondial en paiement mobile.
Toutefois, l’Afrique ne peut être considérée comme un ensemble unique et cohérent car 55 pays ont leur propre culture et des spécificités politiques, économiques et sociales.
Dans ce contexte, les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sont de l’ordre de cinq, à savoir, accélérer l’union douanière, promouvoir un développement socioéconomique durable, améliorer la compétitivité des pays membres, diversifier les économies et développer les chaînes de valeur régionales.
Il importe de signaler que le COMESA s’est doté d’un Plan stratégique à moyen terme (PSMT) 2021-2025 qui décrit sa vision stratégique ns la poursuite de la réalisation et de l’accélération de ses objectifs d’intégration régionale. Les bénéficiaires de cette Stratégie sont les citoyens de la région car celle-ci cherche à améliorer les conditions socioéconomiques par la croissance économique. L’intégration économique est restée une priorité clé pour la région depuis le début du mouvement panafricain des années 1960. Dès le début de sa fondation, le COMESA a bâti son statut de chef de file dans la promotion du programme d’intégration régionale de l’Afrique.
Le COMESA affirme être resté pertinent et continue de répondre et de reconnaître les besoins de la région grâce à la mise en œuvre efficace de son programme. Le PSMT 2021-2025 est aligné sur le programme de développement mondial et continental et contribue aux priorités de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et des Objectifs de développement durable des Nations unies dans la réalisation de ses objectifs
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