Les estimations de Fitch pour les entreprises tunisiennes en 2010
Fitch Ratings estime, dans un rapport publié récemment que la perspective de notation des entreprises tunisiennes
restera stable en 2010. Selon l’agence, les entreprises tunisiennes font preuve d’une meilleure résistance que nombre de leurs homologues d’autres pays émergents, même si leurs perspectives de développement sont limitées.
L’agence prévoit une reprise d’activité modeste pour les entreprises tunisiennes en 2010. Cette reprise sera favorisée par la résilience du secteur bancaire national, les prix plus élevés des matières premières et les effets positifs des mesures de réduction des coûts mises en œuvre en 2009. L’agence estime toutefois que les entreprises tunisiennes ne pourront pas compter sur une reprise rapide et pleine de la demande des marchés d’exportation de la Tunisie.
L’agence prévoit actuellement un chiffre d’affaires moyen stable en 2010 pour les entreprises qu’elle note, tout en anticipant un redressement progressif des ventes et des chiffres d’affaires pour mi-2010.
La rentabilité de ces entreprises pourrait également s’améliorer en conséquence des mesures de réduction des coûts engagées et d’une prévision d’inflation modérée de leurs coûts d’approvisionnement, et ce même si leur pouvoir de négociation des prix de vente restera problématique.
Les entreprises exposées aux secteurs européens affectés par la crise tel que l’automobile, la chimie et les TMT (technologie, médias et télécoms) ou aux dépenses de consommation des ménages pourraient toutefois connaître une reprise plus lente de leurs performances.
De surcroît, l’augmentation prévue du besoin en fonds de roulement et des investissements en 2010 devra maintenir les cash flows sous pression durant les douze prochains mois. L’agence s’attend à un affaiblissement en 2010 du ratio d’endettement ajusté (calculé par Dette Nette Ajusteé/EBITDAR sur une base consolidée), avant qu’il n’enregistre une amélioration. De même, la couverture des charges fixes par le Cash Flow d’Exploitation, sur une base consolidée, sera tendue en 2010-11.
L’agence est préoccupée de l’impact que pourrait avoir le durcissement constaté de la politique d’octroi de crédit des banques locales sur les sociétés présentant un faible profil de crédit.
La nécessité d’investir dans de nouvelles capacités de production combinée à des conditions de marché difficiles à l’international devraient se traduire par une diminution des cash flows en 2010 et 2011 et peser sur la liquidité des entreprises.
Selon l’agence, les entreprises qui présentent une situation financière saine pourront avoir accès au crédit bancaire, financer leur croissance et honorer leurs échéances de remboursement ; en revanche les entreprises affichant un profil financier faible seront confrontées à un risque de refinancement accru. Par conséquent, la disponibilité de financements externes ainsi que le soutien des sociétés mères seront d’autant plus cruciaux au cours de l’année 2010.