Les finisseurs italiens s’intéressent à la Tunisie

L’amont du secteur textile-habillement, c’est-à-dire la filière produisant les matières premières et les produits semi-finis, attire

de plus en plus des investisseurs italiens de grosse pointure.

En témoigne une nouvelle vague d’investissements enregistrée depuis quelques années dans les filières à haute valeur ajoutée telles que la filature, le tissage et le finissage.

En effet, selon le Centre technique du textile (CETTEX), cette nouvelle perspective confirme une tendance de l’activité de la confection s’insérant de plus en plus dans une logique de cotraitance et de produit fini.

Elle marque de ce fait un tournant se traduisant par l’amorce d’un sourcing (approvisionnement) de proximité qui favorisera l’intégration du secteur, mais surtout sa montée en gamme.

Concernant les groupes italiens eux-mêmes, il s’agit entre autres de Benetton, Niggeler & Kupfer et Martinelli Ginetto.

Ce dernier, leader dans la production du tissu lisse et jacquard pour linge de maison et ameublement, a décidé de s’implanter en Tunisie et d’y créer, d’ici fin 2008, une unité de filature et tissage. Dénommée Magimed, cette nouvelle unité verra le jour dans la zone industrielle de Meghira (gouvernorat de Ben Arous) et couvrira une superficie de 4 hectares.

Le projet, dont le montant d’investissement dépassera 35,6 millions de dinars, sera réalisé en 3 phases et créera près de 400 emplois.

Il est à signaler dans ce contexte que Magimed produira des fils et tissus de laine, de coton, de viscose et de soie. Sa capacité de production annuelle est estimée à 2600 tonnes pour la filature et à 3,4 millions de mètres pour le tissage.

Le groupe opère également dans la filature de laine et autres produits naturels et synthétiques.

Pour sa part, le groupe Benetton accorde une grande importance au site Tunisie. En effet, il y a un an et demi, juste après le démantèlement des accords multifibres, il a pris la décision de réaliser deux nouveaux projets off-shore en Tunisie : le premier à Sahline (gouvernorat de Monastir) et l’autre à Kasserine. D’un coût global de 22 millions d’euros (36 millions de dinars), le premier projet concerne une unité de finissage qui sera réalisée sur un site couvrant 14 mille m2.

Il s’agit plus précisément de l’extension d’une ancienne usine off-shore du groupe. Quant au second projet, il fait référence à un ensemble de petites unités sous-traitantes qui pourront profiter des incitations fiscales et financières instituées en faveur des régions de l’intérieur du pays.

Rappelons à ce titre que Benetton Tunisie constitue un des principaux donneurs d’ordres en Tunisie. Il compte dans ses rangs 100 sous-traitants, emploie 7 mille personnes et produit 21 millions d’articles en mailles chaîne et trame.

Vient ensuite le groupe NK (Niggeler & Kupfer) qui investit en Tunisie et qui intègre de plus en plus ses activités dans l’amont du secteur. Ce groupe est présent sur le sol tunisien depuis 1997.

Il avait alors racheté une unité de tissage située à la zone industrielle de Ksar Saïd. En 1999, NK a acquis les 2 unités de filature de Boumerdès appartenant au groupe Bacosport.

En 2007, le groupe rachète l’ancienne société ICAB spécialisée dans le finissage du tissu. Elle s’appelle depuis TFM (Teinturerie Finissage Méditerranéens) et elle est entrée en activité en septembre 2008.

Ces investissements à forte valeur ajoutée viennent ainsi conforter le bon comportement à l’export de l’off-shore du textile-habillement.

En 2007, les exportations tunisiennes ont augmenté de +11,2% pour atteindre 3,37 milliards d’euros, soit un peu moins du tiers du total des exportations tunisiennes, générant un excédent commercial de 1,27 milliard d’euros.

Cet inversement de tendance reflète le redressement du secteur après plusieurs années d’ajustement motivées par la fin des accords multifibres.

CH.KH