Les Hommes d'Affaires tunisiens en Algérie pour l'ouverture des 5 libertés

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Une importante mission d’Hommes d’Affaires tunisiens s’est déplacée en Algérie en marge de la visite officielle du chef du gouvernement Hamadi Jebali.

Conduite par la Présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) Mme Wided Bouchamoui, la délégation qui s’est rendu à Alger à bord d’un vol spécial de Sypahx Airlines, était composée d’une cinquantaine d’hommes et de femmes d’affaires de différents secteurs d’activité.

Le programme de ce voyage de travail établit par le service économique de l’ambassade tunisienne à Alger en collaboration avec la Confédération des Industriels et des Patrons Algériens (CIPA), était riche en rencontres entre tunisiens et algériens durant la journée du dimanche.

Lors d’un déjeuner de travail ayant regroupé les patrons tunisiens avec leurs homologues algériens plusieurs connexions se sont établies. Ce rendez-vous a représenté une opportunité de contacts directs entre les patrons des deux pays qui ont eu l’occasion d’échanger des informations économiques, commerciales, industrielles et  financières intéressant la vie des entreprises.

Il a aussi représenté une opportunité pour débattre des possibilités de lancer de nouveaux projets et des moyens de renforcer la coopération entre les patrons tunisiens et algériens.

Ces derniers  ont par la suite eu l’occasion de débattre avec les politiques des deux pays des obstacles et problèmes auxquels ils sont confrontés dans le cadre de leurs affaires dans les deux pays respectifs.

Ce débat qui s’est déroulé en présence du chef du gouvernement Hamadi Jebali, du ministre de l’investissement et de la coopération internationale Ridha Bettaieb, du ministre des affaires étrangères Rafik Abessalam, du ministre des technologies de l’information et de la communication Mongy Marzouk, du ministre conseiller auprès du Chef du gouvernement, Lotfi Zitoun, a aussi vu la présence de nombreux ministres algériens dont particulièrement le ministre de l’industrie Cherif Rahmani.

Caractérisé par sa franchise, ce débat a permis aux Hommes d’affaires des deux pays de parler à bâtons rompus et de soulever leurs problèmes exhortant les politiques à intervenir d’une façon rapide et efficiente afin de trouver les solutions adéquates dans le respect de la réciprocité.

Qu’ils soient tunisiens ou algériens les patrons ont rappelé que certains protocoles signés entre les deux pays, n’ont jamais été opérationnalisés, rappelant que les libertés de travail, d’investissement, de résidence et de propriété ne sont à ce jour pas respecté que ce soit en Algérie ou en Tunisie.

Mieux encore, les patrons tunisiens ont estimé ne pas bénéficier automatiquement des faveurs accordées aux autres investisseurs étrangers en Algérie lorsqu’ils partent investir dans ce pays voisin.

Pour sa part, Wided Bouchamaoui n’a pas manqué d’appeler aux confrères algériens à la levée des droits de douane qui bloquent l’exportation de milliers de produits tunisiens en Algérie. Elle a aussi appelé à la création d’un marché unique et d’une zone de libre échange total entre la Tunisie et l’Algérie, demande fortement applaudie par les présents.

Après avoir écouté les doléances des Hommes d’affaires, le ministre de l’industrie algérien Cherif Rahmouni a été très réactif en ordonnant à ses services de lever tous les obstacles qui se dressent devant les investissements des Hommes d’affaires tunisiens en Algérie.

Il a par ailleurs décidé d’organiser, périodiquement et dans la mesure du possible, des consultations mutuelles et sectorielles en vue de concevoir et de mettre en œuvre, des plans d’actions visant le développement du commerce, des investissements et des joint-ventures entre les entreprises des deux pays. Une commission sera aussi chargée de se concerter avec tous les Hommes d’affaires tunisiens installés en Algérie afin de débattre et soulever les obstacles à leur activité.

Clôturant  les débats le Chef du Gouvernement Hamadi Jebali a indiqué qu’il est désolé de voir que l’ancien régime tunisien n’a pas résolu les problèmes des investisseurs et des tunisiens résidants en Algérie, qui datent depuis une quinzaine d’année, promettant de faire le nécessaire avec la partie algérienne pour les résoudre au plus vite.

« Sous prétexte des dossiers sécuritaires, très peu d’effort ont été déployés pour développer des échanges commerciaux entre les deux pays. Cependant, il est nécessaire aujourd’hui d’activer les protocoles signés dans ce sens et d’introduire des facilitations supplémentaires à ce cadre favorable déjà en place », a indiqué le Chef du Gouvernement avant de rappeler l’importance des efforts au niveau politique essentiels pour mettre en place le cadre législatif adéquat afin de renforcer la coopération.

Le débat fructueux s’est conclu par une sympathique réception à l’hôtel Sofitel à laquelle a été conviée une centaine d’Hommes d’affaires et de politiques des deux pays frères. Une seule conclusion a émergé : l’union commence à travers l’économie.