Les Israéliens autorisés à entrer aux Emirats, les Tunisiens et les Algériens interdits !
La décision a surpris plus d'un observateur averti par sa brutalité et sa sélectivité. Ce qui était perçu comme une rumeur malintentionnée colportée par les réseaux sociaux s'est vite révélée une évidence. Eh oui, vous ne rêvez pas, les Emirats l'ont bien fait de nouveau, sans sourciller. En foulant aux pieds les relations censées être « fraternelles » avec de nombreux pays dont principalement la Tunisie.
Le département de l'immigration des Emirats arabes unis vient d'établir une liste de treize pays dont les ressortissants sont désormais bannis de son territoire. La Tunisie y figure malheureusement, puisque nos ressortissants ne peuvent plus obtenir de visa d’entrée dans ce pays.
Cette offense à l’égard des Tunisiens n’est pas la première de la part d’Abu Dhabi qui n’a pas cessé, depuis la révolution, de s’ingérer de nos affaires et de tenter d’orienter la politique tunisienne pour appuyer son plan du "Nouvel ordre régional", visant à détruire les mouvements islamistes et à faire échouer la genèse de la démocratie dans les pays arabes.
Pour imposer sa vision pour la région, se venger de nos gouvernants et faire pression sur la Tunisie, ce pays du Golfe a semble-t-il choisi de mêler les Tunisiens à ses sales manoeuvres.
Ainsi, durant ces dernières années, les Tunisiens ont été privés, à de nombreuses reprises, d’obtenir des visas d’entrée dans ce pays et l’humiliation a atteint son comble en décembre 2017, lorsque les Tunisiennes ont été interdites d'accès et de voyage aux Emirats Arabes Unis.
Actuellement outre la Tunisie concernée par cette décision surprenante et frustrante, entrée en vigueur depuis le 18 novembre 2020, l'on retrouve d'autres pays indésirables, comme l’Algérie, la Turquie, l’Iran, la Libye, la Syrie, le Pakistan, l’Irak, l’Afghanistan, le Yémen, la Somalie, le Kenya et le Liban.
Si les supputations sur les véritables raisons de cette décision vont dans tous les sens, une chose est quand même sûre: tous ces pays dont les ressortissants ne pourront plus voir la couleur du visa émirati sont arabes ou presque. Qu'il s'agisse d'un visa de travail, d'un visa long ou court séjour, ou même d'un visa touristique !
Comment expliquer cette sanction qui ne semble viser que des pays arabes, africains ou musulmans? Comment expliquer cette sélectivité blessante au moment où le monde arabo-musulman prône le vivre ensemble et développe des relations bilatérales à tous les niveaux sur fond de mondialisation?
Comment l’expliquer lorsqu’elle coïncide avec l’autorisation accordée aux Israéliens à se rendre aux Emirats Arabes Unis sans visa suite à l’accord d’exemption de visas pour les ressortissants des deux pays frères dans le cadre de leur accord de paix !
Si la raison "sécuritaire" que l'on semble évoquer, et qui serait consécutive à la propagation dangereuse de la pandémie du coronavirus, est la justification brandie, il est évident qu'une telle "acrobatie" serait incohérente et non avenue. Car, il n'est pas besoin d'être un foudre d'intelligence pour remarquer qu'aucun Etat parmi les treize cités n'est un foyer mortel de transmission du virus.
A titre d'exemple, l'Algérie (qui a su bien contrôler ses frontières aussi bien terrestres qu'aériennes lors de la première vague de la pandémie) enregistrerait cinq fois moins de contaminations quotidiennes que le Maroc qui ne figure pas sur cette liste.
Par ailleurs, tous les observateurs le savent, le danger de transmission du virus est de loin plus élevé chez les personnes en provenance de pays comme la France, les Etats-Unis, l'Inde, le Brésil, l'Europe occidentale, ou encore Israël...Et pourtant les ressortissants de ces pays peuvent entrer librement aux Emirats.
Face à ces offenses répétées envers la Tunisie et envers de nombreux autres pays arabes, l'on ne peut que se demander jusqu’où iront les Emirats pour imposer leur plan machiavélique pour la région ?
O.B.D.
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