Les révélations de Slim Chiboub
Dans l’interview qu’il a accordée à la Chaine « Attassiaa » diffusée dans la soirée de vendredi 20 mai, le gendre de Ben Ali et ancien président de l’Espérance de Tunis, Slim Chiboub est apparu confiant, calme et franc. Il est revenu avec beaucoup de détails sur certains événements des années de pouvoir de l’ancien chef d’Etat au cours desquelles il a été un acteur principal, mais aussi sur cette fameuse journée du 14 janvier 2011, son retour de « l’exil », la prison et la justice transitionnelle. Et bien entendu l’Espérance.
Le 7 novembre 1987, Ben Ali a réuni les membres de sa famille dans une maison et elle était restée sur le qui vive en attendant la fin de la prise du pouvoir et l’éviction de Habib Bourguiba. « En cas d’échec, nous devions fuir à l’étranger », a-t-il expliqué. Ajoutât « seul Habib Ammar, à l’époque commandant de la garde nationale, était au courant du plan de Ben. Les autres ( allusion à Hédi Baccouche) étaient arrivés après). Avouant avoir profité de ses liens de parenté avec Ben Ali, il a toutefois nié avoir spolié les deniers publics. « Je n’ai occupé aucune fonction au sein de l’Etat », a-t-il affirmé.
« Contrairement à ce qui a été relayé par certains médias, le 14 janvier, je n’avais pas fui le pays. Après le discours de Ben Ali le 13 janvier dans lequel, il avait annoncé la création de 300.000 emplois, je m’étais dit qu’il était impossible de pouvoir honorer cette promesse. J’ai décidé alors de me rendre en Libye pour aller voir le colonel Kaddafi qui m’avait reçu en présences de ses proches collaborateurs dont notamment Ahmed Kaddafeddam et Abdallah Senoussi. Le guide libyen avait promis d’aider la Tunisie et de débourser immédiatement la somme de 10 milliards de dinars sur deux ans pour le développement des régions de l’intérieur et la création des emplois. Malheureusement, les choses ont pris une autre tournure et le 14 janvier alors que j’embarquais dans l’avion pour renter en Tunis, j’ai appris le départ de Ben Ali ».
Les rumeurs infondées concernant sa fuite du pays et les fausses informations diffusées par une chaine privée ont incité une horde de voleurs à violer son domicile pour voler plusieurs effets personnels. Parmi cette horde l’épouse d’un futur ministre de la Troïka qu’il a refusé de nommer mais que son intervieweur a cité. Il s’agit de la femme de Tarek Dhiab. « D’ailleurs j’ai déposé plainte contre elle avec des preuves à l’appui » a-t-il affirmé.
Chiboub n’a pas ménagé de ses critiques certains proches symboles de l’ancien régime et notamment Foued Mebazaa. Ce dernier, a-t-il dit « a légiféré pour Ben Ali et a occupé l’un des postes les plus importants de l’Etat. Et comme on parle de révolution, comme se fait-il qu’on trouve ce même Mebazaa à la tête de l’Etat ». Il lui en veut notamment pour avoir ordonné la confiscation des biens de l’ancien président, de sa famille et ses proches et d’avoir donné en pâture ses anciens collègues comme pour sauver sa tête.
Pour ce qui est de son recours à la justice transitionnelle, l’ancien président de l’Espérance a assuré qu’il ne représente aucun danger pour la société tunisienne, estimant, que ce procédé constitue un véritable refuge pour lui et qu’il n’y a aucune contradiction entre l’initiative de Béji Caïd et la justice transitionnelle.
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