Les Violences font rage à Tripoli et Benghazi
Les nouvelles violences en Libye laissent déchanter tous ceux qui portaient espoir à un retour au calme après l’accouchement dans la douleur du nouveau parlement. L’AFP rapporte que la nuit de mardi et mercredi a été sanglant dans les deux grandes villes du pays, malgré l’appel au calme du gouvernement.
A Tripoli, les combats pour le contrôle de l’aéroport de la capitale ont fait rage. Un résidant de Tripoli a souligné à l’AFP que "des roquettes ont atterri sur plusieurs habitations et plusieurs familles fuient les combats. Le domicile de Mohamed Farhat, située sur la route de l’aéroport, a été effleuré par une roquette. Des explosions étaient entendues depuis le centre de la capitale et des colonnes de fumée visibles au dessus du secteur de l'aéroport.
Benghazi n’a pas été aussi épargnée par les hostilités. De sources médicales rapportent qu‘au moins 43 morts ont été recensés depuis cette semaine. Cinq soldats ont été tués mardi soir dans un double attentat suicide commis sur une base militaire des Forces spéciales dans le sud-est de la ville, a indiqué l'armée. Cet attentat intervient au lendemain de heurts meurtriers entre l'armée et des groupes islamistes.
Ces échauffourées ont éclaté après une attaque menée mardi par des groupes islamistes contre une caserne, occasionnant 16 morts. Wanis Abou Khamada, le commandant des Forces spéciales à Benghazi, une des rares unités de l'armée régulière en Libye, a promis de "traquer les terroristes où ils sont", appelant toutes les unités militaires de l'est du pays à se joindre à la bataille de Benghazi. La force de M. Abou Khamada s'était alliée au général dissident Khalifa Haftar qui conduit depuis le 16 mai une opération pour "éradiquer le terrorisme à Benghazi".
Les groupes radicaux, dont celui d'Ansar Asharia classé organisation terroriste par Washington, font la loi à Benghazi depuis la chute du régime de Kadhafi et sont pointées du doigt dans plusieurs attaques contre les intérêts occidentaux et des dizaines d'assassinats de soldats.
La Libye pourtant paisible avant 2011 est le théâtre d’affrontement sanglants entre islamistes et modérés qui veulent se tailler une influence politique et économique.