L’image de la honte : le drapeau tunisien piétiné lors de la flottille de la résilience

Une image circule et choque la Tunisie : le drapeau national piétiné lors de la flottille de la résilience, tandis que le drapeau palestinien est exhibé avec ostentation. Au-delà de la provocation symbolique, c’est l’identité et la dignité de tout un peuple qui sont mises à mal.
Une photo prise lors de la flottille de la résilience circule sur les réseaux sociaux et suscite l’indignation. On y voit une participante assise sur le drapeau tunisien, totalement froissé et mis à terre, tandis qu’un autre participant se drape ostensiblement du drapeau palestinien.
Cette image, au-delà de son apparence symbolique, renvoie à une blessure profonde pour les Tunisiens, attachés à leur drapeau, qui représente l’histoire, l’identité et l’unité nationale.
Depuis un certain temps, on observe que le drapeau palestinien est constamment présent dans toutes sortes de manifestations et dans les stades de football, tandis que le drapeau tunisien fait à peine son apparition.
Une mémoire encore vive
Ce n’est pas la première fois que le drapeau tunisien est malmené. La mémoire collective se souvient encore de l’incident de la faculté des Lettres de la Manouba en 2012, quand un extrémiste avait arraché le drapeau national pour le remplacer par celui de Daesh. Le courage de Khaoula Rachidi, qui avait osé se dresser face à cet acte ignoble, avait alors empêché que le noir du terrorisme ne reste planté sur les murs de cette prestigieuse institution.
Ces gestes ne sont pas de simples maladresses : ils constituent des atteintes directes aux symboles de la nation, à l’honneur d’un peuple et à la dignité d’un pays.
Le drapeau, un symbole sacré
L’un des plus anciens drapeaux du monde arabe, le drapeau tunisien incarne l’âme d’une nation, son histoire et ses luttes. Son rouge, son croissant et son étoile ne sont pas de simples formes : ils sont les gardiens d’une mémoire, le catalyseur d’un patriotisme partagé et le lien invisible qui unit les générations.
Porter atteinte à cet emblème, c’est insulter toute une nation.
Une indignation présidentielle déjà exprimée
En mai 2024, lors du Tunisian Open Master à la piscine olympique de Radès, une scène similaire avait fait éclater la colère du président Kaïs Saïed. En pleurs, il avait dénoncé la couverture du drapeau national par un simple tissu, en application d’une décision de l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Le chef de l’État avait alors ordonné de hisser immédiatement le drapeau et convoqué une réunion ministérielle d’urgence, parlant d’un « crime odieux contre le peuple tunisien » et exigeant des sanctions pénales et administratives exemplaires.
L’image de la honte ne doit pas rester impunie
Aujourd’hui, face à cette nouvelle humiliation, le peuple attend une réaction ferme et énergique. Comme en 2024, il revient au chef de l’État d’affirmer que le drapeau national est intouchable, et aux autorités judiciaires d’ouvrir une enquête pour identifier et sanctionner les auteurs de ce geste.
La loi tunisienne est claire : l’offense au drapeau est punie, car elle touche au cœur même de l’identité collective.
La cause palestinienne est sacrée et demeure une cause de tous les Tunisiens. Mais elle ne peut en aucun cas justifier l’abaissement du drapeau national. La solidarité ne doit jamais se transformer en humiliation de soi.
L’image de la honte ne doit pas rester impunie : défendre le drapeau, c’est défendre la dignité de la Tunisie.
B.O
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