L'impact des TIC sur l'emploi

L'impact des TIC sur l'emploi

Le marché du travail est de plus en plus polarisé en raison de l’utilisation généralisée des TIC (Technologies de l'Information et de la Communication, transcription de l'anglais information and communication technologies, ICT), des technologies polyvalentes et omniprésentes. En bref, si un emploi, aussi complexe soit-il, peut être programmé, c’est-à-dire remplacé par un algorithme, alors cet emploi est voué à disparaître, pour être remplacé en fin de compte par des puces informatiques.

Les emplois traditionnels exigeant des qualifications moyennes (tels que les emplois d’assistance technique) disparaissent. De plus en plus de travailleurs se retrouvent avec des emplois faiblement rémunérés, sans perspective de carrière, en particulier dans le secteur des services. En outre, les emplois fortement rémunérés deviennent davantage axés sur la technologie et requièrent des compétences spécifiques de haut niveau. 

Ce phénomène entraîne généralement une baisse de la demande, avec toutefois d’importantes variations selon les secteurs. Il se traduit par une demande plus faible de la part de la majorité perdante de travailleurs occupant des emplois faiblement rémunérés, temporaires ou précaires, et qui ont en conséquence des anticipations proportionnellement faibles quant à leurs futurs revenus. Pour cette majorité perdante, cela implique une plus grande propension à épargner un revenu additionnel temporaire, afin de pouvoir faire face aux imprévus, plutôt que de dépenser tout de suite en comptant sur une future hausse du revenu permanent. 

L’effet défavorable sur l’emploi des TIC omniprésentes s’amplifie lorsqu’il est conjugué aux récessions induites par les crises financières et au vieillissement de la population. D’abord, une récession prolongée et une baisse de l’inflation du prix des produits poussent les entreprises à réduire constamment leurs coûts, renforçant davantage cette tendance. Les emplois coûteux, à savoir les emplois de bureau bien rémunérés exigeant des qualifications moyennes, peuvent être remplacés par des programmes informatiques. 

D’autres conséquences découlent du vieillissement de la population active ainsi que de facteurs institutionnels. Les travailleurs âgés occupant des emplois de longue durée (ou emplois réguliers) sont relativement difficiles à renvoyer. Ainsi, les emplois de longue durée (réguliers) des jeunes travailleurs sont maintenant remplacés par des emplois temporaires (non réguliers) axés sur les TIC, limitant ainsi le recrutement de jeunes travailleurs pour des emplois de longue durée. Ce phénomène est en train de devenir la nouvelle norme.

Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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