L'UGTT et la "force du destin"

"La force du destin" de Verdi est généralement méconnue comme toute œuvre artistique, littéraire ou culturelle proprement dite en Tunisie.
Du côté de chez nous, on vote pour des candidats en partie pourris, qui cherchent l'immunité pour abuser et voler en toute impunité les deniers de l'Etat. Déterminés, ils ne reculent devant rien comme on dit. Dans le déni total, ils se disculpent et s'accusent mutuellement d'être à l'origine de l'appauvrissement du pays. Entre temps, l'inflation est criarde, l'économie parallèle prospère aux dépens de l'économie réglementée, la scolarité aussi incertaine que la sécurité, la crédibilité de la justice toujours aléatoire, la pollution et la saleté envahissantes, le système sanitaire précaire, la souveraineté hypothéquée et la culture marginalisée - selon le Chef du gouvernement et ses déclarations- sert juste de divertissement.
Le Chef de l'Etat se comporte en psychorigide on dirait et le Président de l'ARP manœuvre pour garder une main mise sur le pouvoir, l'assemblée et sur son parti comme on dit.
Entre temps, les deniers de l'Etat volent en éclat.

On vole même le vote et les résultats. Le comble, c'est qu'on fait comme si de rien n'était ! Il ne faut pas généraliser, certes, seulement comment discerner entre les torchons des serviettes quand les premiers sont dissimulés ?
Quand les gens sont désespérés et qu'ils n'ont plus confiance en rien ni en personne, il ne faut pas s'étonner d'entendre des grognements et voir venir l'ouragan. Et pourtant, en ces temps de désillusion, le Chef de l'Etat n'a d'important que le changement du régime politique selon son vœu, ses promesses électorales et ses propositions. Ceci prouve en tout cas, qu'en tentant d'imposer ses options croyant agir pour l'avenir de la Nation, la population désabusée, perd la raison.

De Sidi Hssine, à Sidi Mehrez, à Sidi Bousaid, à Sidi El Mizouni ou à Sidi Sahbi, les "raisins de la colère" mûris pour être cueillis, finissent par pourrir et le pays tout entier, déjà meurtri, s'assouvit.

L'UGTT quant à lui, agit et propose de réunir les différents partis autour d'un projet national pour parvenir à s'entendre sur une feuille de route de sortie de crise.

 Au lieu de positiver, on l'accuse d'être à l'origine des maux du pays. Dans les faits, au courant des intrigues des palais et en possession des moyens de ses ambitions, il dispose pour le moment de la "force du destin" de la Patrie; qu'il n'en déplaise aux brebis galeuses et des tout petits, comme on dit.