Mathilde Panot se mobilise pour le cinéaste tunisien Nader Ayache en grève de la faim à Paris

Depuis 23 jours, le réalisateur tunisien Nader Ayache mène une grève de la faim à Paris. Après un nouveau refus de régularisation, l’artiste, reconnu par les César, campe devant le CNC pour attirer l’attention sur sa situation. La députée Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, monte au créneau et appelle les autorités à une issue humanitaire.
Depuis plus de trois semaines, le cinéaste tunisien Nader Ayache poursuit une grève de la faim entamée après le rejet d’une nouvelle demande de régularisation par un tribunal français. Affaibli, il s’est installé devant le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), où il passe ses jours et ses nuits dans le froid pour alerter sur sa situation.
La présidente du groupe parlementaire La France Insoumise (LFI), Mathilde Panot, a relayé son état dans une publication sur Facebook, accompagnée d’un message de soutien sans ambiguïté. Elle y souligne que le réalisateur « se bat depuis des années pour la régularisation de sa situation administrative » et appelle à respecter « la dignité des personnes étrangères ». Pour la députée, l’affaire Ayache révèle une faille grave dans la manière dont la France traite celles et ceux qui contribuent pourtant à sa vie culturelle.
Un artiste reconnu mais administrativement invisible
Arrivé en France en 2015, Nader Ayache s’est imposé progressivement dans le paysage du court métrage documentaire. Son dernier film a été pré-sélectionné aux César 2025, tandis que La Renaissance, un précédent court métrage, avait déjà été nommé aux César cette année. Une reconnaissance professionnelle rare pour un réalisateur encore jeune, qui témoigne de son ancrage dans le milieu culturel français.
Dans un communiqué, son comité de soutien rappelle qu’en dix ans dans l’Hexagone, l’artiste « a étudié, rédigé sa thèse de doctorat, fait du bénévolat, tissé des amitiés et fondé une famille ». Une vie entière, patiemment bâtie, mais menacée par une procédure administrative qui n'a jamais cessé de peser sur lui.
Une OQTF datant de 2019 et une précarité croissante
Malgré son insertion, Nader Ayache est frappé depuis 2019 par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Incapable d’obtenir un emploi déclaré, il vit dans une extrême précarité. Ses proches alertent sur une situation qui le laisse presque sans abri, désormais affaibli par la grève de la faim.
Pour eux, la situation du cinéaste illustre une tension profonde : celle d’un pays qui célèbre ses artistes sur le tapis rouge, tout en laissant l’un d’eux sans papiers et sans ressources.
La mobilisation s’organise, la politique s’en mêle
Alors que le CNC reste silencieux, des voix s’élèvent. Dans le monde culturel, mais aussi dans les rangs politiques. Mathilde Panot multiplie les interpellations et estime que l’État doit agir pour éviter que cette affaire ne se transforme en drame. Elle appelle à « une régularisation immédiate » au vu du parcours, de l’intégration et de l’apport culturel du réalisateur.
Des élus locaux, des professionnels du cinéma et de nombreux citoyens rejoignent progressivement cet appel. Le comité de soutien évoque une “urgence vitale” et demande un réexamen immédiat du dossier.
Avec sources
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