Menaces sur la République

Menaces sur la République

Aujourd'hui, la Tunisie célèbre le 63ème anniversaire de la fête de la République, dans un climat délétère marqué par une crise qualifiée par le président Kais Saied de « la plus grave depuis l’indépendance du pays ».

Aux difficultés économiques et sociales sont venues s’ajouter des tensions entre les partenaires politiques ayant abouti à la démission du gouvernement Fakhfakh quelques mois seulement après son installation.  Et le retour des vieux démons de la division et des discours de haine véhiculés par des politiques de tous acabits et sans vergogne et pour qui  la Tunisie ne dit plus rien,  eux qui ont proclamé leur allégeance à des parties étrangères. Les fêtes nationales, comme celles de l'indépendance et de la République, sont superbement ignorées. Et il n’y a qu’à lire le communiqué de la présidence de l’Arp à cette occasion pour se rendre compte de la quantité de fiel versé sur les acquis de la République et ses symboles. On ne réécrit pas l’histoire en ne peut escamoter ses faits. Et surtout par ceux qui ont déjà proclamé le régime républicain « impropre » dans un pays d'islam ! Ceux qui tentent d’instaurer un autre modèle de société, semblable à celui prôné par la confrérie islamiste et ses adeptes les Talibans.

Les peuple tunisien, naguère uni, s'est trouvé tiraillé entre plusieurs forces. Il est impatient et il est de mauvaise humeur. Il en a marre de se trouver dans le rôle du dindon de la farce. Il en marre des mensonges, des promesses qui fondent en un clin d’œil, des discours fallacieux et des engagements qui ne tiennent que le temps d’une campagne.

La « révolution » n'a pas réussi à « engendrer une citoyenneté tunisienne », écrit Michel-Henry Bouchet, un éminent économiste, ancien de la Banque mondiale, dans une tribune publiée Jeune Afrique (N° 3036 du 17 mars 2019). D'où « la réémergence de la figure tutélaire de Bourguiba qui avait su moderniser la Tunisie, mais aussi la nostalgie myope des années Ben Ali, où la centralisation garantissait ordre et stabilité des prix.» Les Tunisiens « sont en quête d'un homme » porteur d'un message d'espoir et d'unité pour en finir avec les incertitudes et le marasme. Et les dangers qui guettent le pays de toutes parts. Pour ce faire, « il faudra la combinaison d'un homme fort, courageux et respectable, et d'un Etat fort pour que la Tunisie consolide ses institutions. Le pays bénéficiera alors d'une confiance retrouvée ».

Le président Kaïs Saïed a assuré que la Constitution lui attribue la tâche de protéger le pays et qu’il ne va pas rester les bras croisés face au blocage des institutions de l’Etat et aux dangers qui le menacent de toutes parts. «Les batteries de missiles sont équipées et n’attendent que mon signal», a-t-il averti. saura-t-il les diriger contre ceux qui jouent les « Néron » pour tout brûler ?

Attendons pour voir…

B.O

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