Mezri Haddad : « Youssef Chahed a été tout à fait dans son rôle de dire «Non» à la chancelière allemande »
Dans une interview accordée à la chaîne Russia Today dont le réseau est composé de trois chaînes mondiales d'actualités diffusées en anglais, espagnol et arabe, l’ancien ambassadeur à l’UNESCO, l’universitaire et écrivain Mezri Haddad a commenté la visite du chef du gouvernement Youssef Chahed et analysé les relations tuniso-allemandes. Il a estimé que « la collaboration entre l’Allemagne et la Tunisie n’est pas souhaitable mais vitale, pas seulement pour ces deux pays mais pour l’Europe en général ». Il a souligné que « les exigences d’Angela Merkel à l’égard de la Tunisie obéissent à des éléments à la fois subjectifs et objectifs. Subjectifs, ou populistes, ou encore électoralistes compte tenu de la défaite électorale qu’elle risque de subir. Objectifs, dans la mesure où le gouvernement tunisien est effectivement peu réactif et collaboratif dans les demandes d’extradition de clandestins vers leur pays d’origine ». Il a précisé que « pour les autorités tunisiennes, accepter leur retour, ce serait aggraver davantage la situation sociale et économique dans un pays qui compte déjà plus d’un million de chômeurs. Sans parler des risques en termes sécuritaires. Je rappelle que, selon Madame Merkel, il y a encore 1 500 Tunisiens à extrader en Tunisie. Elle a oublié qu’il y a à peine une année, elle était très fière de vouloir accueillir un million de réfugiés » !
Pour cet analyste de la scène politique nationale et internationale, « l’islamo-terrorisme est une menace globale qui engage l’ensemble des pays directement ou indirectement concernés. La collaboration entre l’Allemagne et la Tunisie n’est donc pas souhaitable, mais vitale, non seulement pour ces deux pays, mais pour l’Europe en général. Mais cette collaboration implique des règles et des conditions réciproques. Même si la souveraineté tunisienne s’est considérablement réduite depuis 2011, la Tunisie ne doit pas obéir aux injonctions, qu’elles soient d’ailleurs allemandes ou autres. En cela, l’actuel Premier-ministre, Youssef Chahed, a eu parfaitement raison de répliquer, comme il l’a fait, à Angela Merkel, notamment dans sa déclaration au quotidien allemand Bild. Il a été tout à fait dans son rôle de dire «Non» à la chancelière allemande au sujet de son idée lumineuse d’établir des camps en Tunisie «pour y accueillir les migrants sauvés au cours de leur traversée de la Méditerranée depuis la Libye» et empêcher ainsi leur arrivée en Europe. Déjà classée premier pays exportateur de terroristes dans le monde, il n’est pas question que la Tunisie devienne une poubelle à ciel ouvert pour l’Europe, d’autant plus que c’est l’Europe et principalement la France et l’Allemagne qui endossent la responsabilité dans cette invasion migratoire. L’Allemagne, pour les raisons que j’ai déjà invoquées ; la France pour avoir envahi et détruit la Libye, brisant ainsi la principale digue anti-migratoire. Sans parler de la responsabilité de ces deux pays et d’autres européens dans la guerre par procuration qu’ils ont menée contre la Syrie et qui a ouvert la boite de Pandore de l’internationale islamo-terroriste ».
Lire l'interview de sa source: https://francais.rt.com/opinions/34062-pas-question-tunisie-poubelle-cie...
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