Mohsen Hassen: "Le coronavirus peut être une opportunité pour le système de santé tunisien"
Dans un posting publié dimanche 11 octobre 2020 sur son compte Facebook, Mohsen Hassen, ancien ministre du commerce, estime que le coronavirus pourrait être une opportunité pour notre système de santé. Voici l'intégralité de son message:
"Ce qui fait le plus peur à la population tunisienne dans le contexte actuel, ce n’est pas le coronavirus lui-même, mais la vulnérabilité de notre système sanitaire qui doit prendre en charge les personnes atteintes de la maladie.
Une lourde responsabilité pour un système de soins qui souffre de tous les maux. Nous avons raison quand nous observons comment le Covid-19 met à genoux les meilleurs systèmes de santé du monde. Notre peur et notre angoisse face à la pandémie sont justifiées.
Même si notre peur est justifiée, nous avons l’obligation de prendre notre courage à deux mains pour affronter la réalité. Dans une guerre, chacun doit se défendre avec les armes dont il dispose. Dans notre cas, c’est la prévention qu’il faut prioriser dans la mesure où nous connaissons nos limites.
Personne ne sait comment le scénario coronavirus va finir en Tunisie. Les plus optimistes croient qu’il y aura plus de peur que de mal, tandis que d’autres redoutent l’apocalypse. Dans un cas comme dans l’autre, le pays a des leçons à apprendre. Les dirigeants d’aujourd’hui ou ceux de demain doivent comprendre la nécessité de construire un système de santé efficace et accessible à tous. Nous avons raté cette opportunité au moment où les ressources financières ne manquaient pas.
L’État et ceux qui détiennent les richesses du pays doivent saisir cette occasion pour doter le pays d’un vrai système de santé. Autrement dit, donner à la santé un budget substantiel, faire fonctionner à plein régime les hôpitaux publics, rendre l’assurance maladie accessible au plus grand nombre, créer des incitatifs pour encourager les jeunes médecins à se mettre au service de la population.
Cuba, sous embargo américain depuis des décennies, nous a démontré que ce n’est pas seulement à coups de millions ou de milliards de dollars on peut construire un système de santé solide. C’est vrai qu’il faut de l’argent, mais il faut surtout de la volonté.
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