Nabil Ammar et le "projet de mouvement des chefs de missions diplomatiques et consulaires"

Nabil Ammar et le "projet de mouvement des chefs de missions diplomatiques et consulaires"

Nommé le 7 février à la tête du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger Nabil Ammar a été chargé le surlendemain c’est-à-dire le 9 février lors de la première audience que lui a accordée le président de la République Kaïs Saïed « d’accélérer l’élaboration du projet de mouvement des chefs de missions diplomatiques et consulaires dont les seuls critères sont la compétence et la redevabilité de tout responsable qui ne remplit pas son devoir national sacré dans la défense des intérêts de la Tunisie et la dispense des prestations indispensables à nos compatriotes à l’étranger », selon le communiqué publié ce jour-là par la présidence de la République. Dans la foulée, « il a été décidé de rehausser la représentation diplomatique tunisienne à Damas, en soulignant que le peuple tunisien se tient aux côtés du peuple syrien frère, que la question du régime dans ce pays est une question interne qui ne concerne que les seuls syriens et que l’ambassadeur est accrédité auprès de l’Etat et non du régime », indique-t-on de même source. A y lire bien ce texte, décision a été prise de nommer un ambassadeur auprès de la République arabe syrienne. Le 20 février au cours d’une autre audience accordée par Kaïs Saïed au ministre Nabil Ammar, la question du mouvement diplomatique qui sera annoncé « prochainement » était parmi les sujets à l’ordre du jour. A cette occasion, le président de la République a mis l’accent sur le rôle qu’assument les diplomates à l’étranger à tous les niveaux, notamment en matière de coopération entre la Tunisie et les pays frères outre le rôle des consuls dans l’encadrement des Tunisiens à l’étranger « , selon le texte publié ce jour-là. Depuis cette date, aucune mention n’est faite du mouvement des chefs de mission diplomatiques et consulaires n’est faite à l’issue des rencontres périodiques ayant eu lieu entre le Chef de l’Etat et son ministre des Affaires étrangères. Presque deux mois, depuis qu’il a assumé la direction de l’appareil diplomatique et consulaire, Nabil Ammar dont le dernier poste fut ambassadeur à Bruxelles (un autre poste désormais vacant) a-t-il été incapable de présenter au Chef de l’Etat un « projet du mouvement des chefs de postes ». Au moins une quarantaine de postes sont concernés et certains pays commencent à s’impatienter et à s’inquiéter, car un poste non pourvu est un signal que les relations entre les deux pays ne sont pas dans le meilleur de leur état. On ne peut qu’être préoccupés, comme les partenaires de la Tunisie pour cet intolérable retard dans le pourvoi des hautes responsabilités diplomatiques et consulaires. Cette préoccupation est d’autant plus justifiée que le ministre n’a d’autre réservoir où il puise les candidats aux fonctions d’ambassadeur, de consul général et de consul qu’au sein du corps diplomatique auquel il appartient lui-même. Cela fait deux ans de suite (2021 et 2022) que le mouvement des chefs de mission diplomatiques n’a pas été opéré, le dernier mouvement ayant eu lieu à l’automne 2020. Comme ce mouvement se répercute indubitablement sur l’octroi des hautes fonctions au ministère des Affaires étrangères, un gel à ce niveau est enregistré au sein du département dans l’attente du mouvement des chefs de mission qui se fait attendre. Va-t-on attendre encore plus longtemps. RBR

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